Un vaisseau russe Soyouz n'a pas réussi à se détacher de la Station spatiale internationale (ISS) vendredi, à la suite d'un incident technique qui a retardé le retour sur Terre des cosmonautes, une première dans l'histoire de cette station placée en orbite terrestre.

L'opération de désarrimage du Soyouz TMA-18 a d'abord été reportée de quelques heures, avant d'être repoussée de 24 heures pour éviter de prendre des risques, a déclaré le chef de l'Agence spatiale russe Roskosmos, Anatoli Perminov.

La décision d'ajournement jusqu'à samedi a été prise en raison d'un «incident technique», a-t-il ajouté.

C'est la première fois, selon les experts, qu'un Soyouz ne parvient pas à se désarrimer de l'ISS, dont l'histoire a débuté en novembre 1998 avec la mise en orbite du premier module Zaria (Aube), construit par les Russes et financé par les Américains.

Cette station est en orbite à une altitude d'environ 350 kilomètres au-dessus de la Terre et effectue un tour complet de la planète toutes les 90 minutes à la vitesse de 28.000 km/h.

Une fausse alerte serait à l'origine de l'incident : «L'ordinateur de bord a reçu un mauvais signal concernant un manque d'étanchéité après la fermeture des soupapes du vaisseau et de la station», a expliqué M. Perminov.

«Nous avons effectué toutes les vérifications indispensables sur l'étanchéité de la station, ce qui est le plus important aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Le retour sur Terre de l'équipage du Soyouz - les cosmonautes russes Alexandre Skvortsov et Mikhaïl Kornienko, ainsi que l'astronaute américaine Tracey Caldwell-Dyson -, qui sont dans l'espace depuis six mois, était prévu pour vendredi matin dans les steppes du Kazakhstan, en Asie centrale.

Mais à la suite de cet incident, une nouvelle opération de désarrimage du Soyouz de l'ISS est prévue samedi à 01H59 GMT, a indiqué un responsable du Centre russe de contrôle des vols spatiaux (Tsoup).

L'atterrissage des capsules transportant les spationautes est programmé pour samedi à 05H23 GMT dans les environs d'Aralyk, selon le Tsoup.

Aux yeux de l'expert russe Igor Lissov, interrogé par l'AFP, l'échec du désarrimage du Soyouz TMA-18 est «un incident fâcheux qui n'aurait pas dû se produire sur un système qui a toujours bien fonctionné».

Toutefois, ajoute ce journaliste de la revue spécialisée Novosti Kosmonavtiki, la seconde tentative devrait se dérouler avec succès et «il est peu probable que l'incident ait un impact sur les vols de Soyouz à l'avenir».

Un expert de l'industrie spatiale, cité par l'agence Itar-Tass, a relevé que le précédent vaisseau Soyouz TMA-17 avait déjà rencontré des problèmes en mai pendant l'opération de désarrimage, mais que ceux-ci avaient pu être réglés rapidement.

Actuellement, les systèmes de gestion de vols passent en mode numérique, relève l'expert, laissant entendre que ces changements pourraient être à l'origine des problèmes rencontrés au cours des opérations de désarrimage.

Début juillet, un vaisseau cargo Progress ne s'était arrimé à l'ISS qu'à la deuxième tentative, deux jours plus tard que prévu, en raison d'une défaillance du mode d'arrimage automatique au premier essai, a relevé le Tsoup.