Les experts de l'Agence spatiale européenne (ESA) sont parvenus à résoudre une anomalie qui les privait depuis deux mois des données récoltées par le satellite GOCE, en augmentant simplement sa température de 7 degrés, ont-ils indiqué mardi.

L'anomalie touchant les modules de télémétrie, qui permettent notamment de contrôler le satellite, avait été constatée le 8 juillet et empêchait depuis lors GOCE de transmettre ses observations à la Terre.

Les experts de l'ESA ont alors dû utiliser le maigre lien qui les reliait encore au satellite pour le reprogrammer légèrement afin de mener leur enquête sur cette panne. Une collecte d'informations laborieuse et particulièrement lente, puisqu'elle passait par une liaison de secours d'un débit ridicule: seulement 1,4 byte par seconde, soit plusieurs millions de fois moins qu'une connexion internet par ADSL classique.

«Nous avons découvert que le plancher où l'ordinateur de bord et d'autres systèmes sont fixés était plutôt froid», même si la température restait dans les normes prévues, a expliqué à l'AFP le chef de la mission GOCE, Rune Floberhagen.

«Nous avons donc eu l'idée d'augmenter la température pour qu'elle retrouve son niveau d'avant l'anomalie et voir ce qui se passait. Je n'appellerais pas ça un miracle mais après avoir élevé la température de 7 degrés, nous avons relancé le lien de télémétrie, et - bingo! - nous avions rétabli la liaison», a-t-il ajouté.

La légère baisse de température aurait pu influer sur les oscillations d'éléments électroniques ou faire se contracter certains joints et causer un faux-contact.

La température du satellite est plus faible de la mi-avril à la mi-août, en raison de différents phénomènes. D'une part, le soleil est paradoxalement plus éloigné de la Terre en été. D'autre part, GOCE évoluant sur une orbite très basse (259 km), il est à cette époque de l'année dans l'ombre de la Terre et est donc moins réchauffé par les rayons solaires, explique l'expert de l'ESA.

Lancé en mars 2009, GOCE a pour mission de mesurer d'infimes variations de la gravité terrestre afin d'aider à prévoir les séismes et mieux connaître les courants océaniques.