Le remplissage du réservoir externe de la navette américaine Discovery a commencé dimanche soir en vue de son lancement lundi peu après le lever du soleil vers la Station spatiale internationale (ISS) avec sept astronautes à bord dont trois femmes, a indiqué un porte-parole de la Nasa.

Les opérations de remplissage de près de deux millions de litres d'hydrogène et d'oxygène liquide à très basse température ont débuté à 21h28 heure locale avec une demi-heure de retard sur l'horaire prévu.

Ce contre-temps s'explique par le fait qu'une équipe technique a dû se rendre sur le pas de tir pour déterminer l'origine d'une anomalie dans le voltage d'un moteur électrique d'une des piles à combustible de la navette jugée sans conséquence après vérification.

«Les responsables du lancement ne signalent aucun problème pour le moment qui pourrait empêcher le lancement à l'heure prévue», a indiqué une porte-parole de la Nasa, Candrea Thomas.

Les prévisions météorologiques font toujours état de 80% de chances de conditions favorables pour le décollage prévu à 6h21 depuis le Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral en Floride (sud-est) au milieu d'une fenêtre de tir de 10 minutes. Le seul souci étant un risque de brouillard matinal, mais les météorologues pensent que la brise marine devrait rapidement le dissiper.

Il s'agira du deuxième lancement d'une navette cette année. Il ne restera ensuite que trois vols programmés d'ici la fin 2010 avant la mise hors service des trois orbiteurs restant dans la flotte.

Le principal objectif de cette mission de 13 jours est la livraison de ravitaillement et d'équipements à l'ISS, dont des armoires d'expériences scientifiques et des couchettes supplémentaires pour les six occupants de l'avant-poste orbital.

Trois femmes à bord

L'équipage a été réveillé à 20h dimanche. Il comprend pour la première fois trois femmes, dont une astronaute japonaise et une ancienne professeur de science de lycée. Discovery est commandée par Alan Poindexter, un capitaine de l'aéronavale de 48 ans ayant déjà volé une fois dans l'espace.

L'embarquement à bord de l'orbiteur commencera à partir de 07h GMT lundi, soit moins de trois heures et demi avant le lancement.

Le remplissage du réservoir externe, qui prend environ trois heures, marque le début de la dernière ligne droite des préparatifs pour le décollage.

Le réservoir orange, sur lequel sont attachés l'orbiteur et les deux fusées d'appoint à poudre, mesure 46,9 mètres de hauteur, l'équivalent d'un immeuble de cinq étages.

Le comburant qu'il contient alimente les trois moteurs cryogéniques de la navette qui permettent de la propulser en orbite terrestre à 225 km d'altitude en huit minutes et demie.

Toutefois, les deux fusées à poudre d'appoint fournissent plus de 80% de la poussée durant les deux premières minutes d'ascension au-dessus de l'Atlantique avant de se détacher pour retomber dans l'océan où elles sont récupérées et réutilisées.

En cas d'avarie dans les premières minutes, la navette peut revenir se poser au Centre spatial Kennedy. Si le problème se produit plus tard et ce avant que l'orbiteur n'atteigne l'orbite, il peut aller atterrir sur une des trois pistes d'urgence en Europe, deux en Espagne, Moron et Saragosse et une en France à Istres. Ce scénario ne s'est jamais produit.

L'ISS est un projet auquel participent 16 pays d'un coût de 100 milliards de dollars financés pour l'essentiel par les États-Unis.