Vestige de la mort d'une étoile, un trou noir vingt fois plus massif que le Soleil a été découvert à six millions d'années-lumière, une distance record, grâce au très grand télescope (VLT), a indiqué jeudi l'Observatoire européen austral (ESO) dans un communiqué.

«Jamais un trou noir de masse stellaire aussi distant n'avait été «pesé»», a déclaré Paul Crowther, professeur d'astrophysique à l'Université de Sheffield (Royaume-Uni), selon le communiqué.

Il existe deux types de trous noirs: des supermassifs, de plusieurs millions à plusieurs milliards de masse solaire, situés au centre de la plupart des galaxies, et des trous noirs stellaires résultant de l'effondrement d'une étoile massive ayant épuisé son carburant, qui ont de 3 à 20 fois la masse du Soleil.

Le trou noir découvert à 6 millions d'années-lumière (1 AL = 9.500 milliards de km) dans la galaxie NCG 300, grâce au Very Large Telescope (VLT) du Mont Paranal au Chili, appartient à cette catégorie de trous noirs de masse stellaire.

Au sein de notre galaxie la Voie Lactée, les trous noirs de ce type n'ont pas plus de dix fois la masse du Soleil.

Sur la vingtaine de trous noirs de masse stellaire trouvés dans l'univers, seulement trois ont une masse supérieure à quinze fois celle du Soleil, dont celui qui vient d'être découvert.

«C'est le premier que nous avons pu voir en dehors du groupe local, c'est-à-dire le voisinage de notre Galaxie», a souligné le Pr Crowther.

Des observations de rayons X faites par les satellites XMM-Newton et Swift avaient déjà laissé supposer l'existence de ce trou noir.

Il a un curieux partenaire, une étoile dite de Wolf-Rayet, une géante elle-même aussi massive que vingt Soleil, qui laisse échapper de la matière en direction du trou noir. Les nouvelles observations «montrent que le trou noir et l'étoile Wolf-Rayet dansent l'un autour de l'autre dans une valse endiablée, avec une période d'environ 32 heures», selon l'ESO.

Déjà à un stade avancé de sa vie, l'étoile doit à son tour finir en trou noir. «Si le système survit à cette seconde explosion, les deux trous noirs fusionneront, émettant une grande quantité d'énergie sous forme d'ondes gravitationnelles», selon Paul Crowther. Les astronomes espèrent réussir un jour à détecter ce type d'ondes dans l'univers.

Mais cette fusion ne devrait pas intervenir avant quelques milliards d'années.