La navette spatiale américaine Atlantis s'est envolée lundi avec six astronautes à bord vers la Station spatiale internationale (ISS) pour une mission de 11 jours qui marque le dernier vol d'un orbiteur en 2009.

Pesant plus de 2000 tonnes au décollage avec son système de propulsion, Atlantis s'est élancée de son pas de tir du Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral en Floride comme prévu à 14h28 au dessus de l'Atlantique dans un ciel bleu maculé de nuages blancs, pour cette mission destinée à livrer des équipements de rechange.

«De la part des équipes du Centre spatial Kennedy je vous souhaite bonne chance et bon vent», a déclaré peu avant le décollage le directeur du lancement, Mike Leinbach en s'adressant à l'équipage d'Atlantis.

«Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait ....nous sommes prêts à décoller», lui a répondu le commandant de bord Charlie Hobaugh, un colonel du corps des Marines ayant déjà effectué deux vols dans l'espace.

Il s'agissait du premier lancement réussi dès la première tentative en 2009. Les lancements des quatre précédents orbiteurs avaient tous été retardés à plusieurs reprises pour des raisons techniques ou à cause de la météo.

Atlantis a atteint l'orbite terrestre en huit minutes 30 à 225 km d'altitude pour entamer sa poursuite pour un rendez-vous avec l'ISS à laquelle elle doit s'amarrer mercredi à 16h53 GMT (11h53 HNE). La Station se trouve à 354 Km d'altitude.

La mission (STS-129) doit permettre de livrer 12 tonnes de pièces et de matériels de rechange à l'avant-poste orbital dont deux plate-formes devant y être attachées pour stocker ces éléments.

Ces tâches et d'autres prévues nécessiteront trois sorties orbitales de 6 heure et demi chacune par une équipe de deux astronautes.

Après ce vol, il n'en restera que six avant la fin du programme en septembre 2010 ou au premier trimestre 2011 au plus tard.

La construction de l'ISS étant quasiment terminée, l'agence spatiale américaine entend acheminer autant de pièces de rechange que possible lors de ces derniers vols.

La navette reste pour le moment le seul véhicule spatial capable de transporter des équipements lourds et volumineux indispensables à l'entretien futur de l'avant-poste orbital appelé à rester opérationnel probablement jusqu'en 2020.

«Nous nous efforçons d'emmener tous ces équipements dans la Station tant que nous le pouvons», a expliqué Brian Smith, principal directeur de vol de l'ISS.

Parmi les pièces de rechange emportées dans la soute d'Atlantis figurent notamment deux gyroscopes, nécessaires pour la stabilité de la Station, deux réservoirs d'azote indispensables au système de climatisation ainsi qu'un réservoir d'oxygène.

Une fois que les navettes ne voleront plus, les États-Unis dépendront surtout des vaisseaux Soyouz russes pour transporter leurs astronautes dans l'ISS et ce jusqu'à l'entrée en service de la Capsule Orion et de son lanceur à partir de 2015 au plus tôt. Mais ce programme, baptisé Constellation, est incertain. Il fait l'objet d'un réexamen par la Maison-Blanche et une commission d'experts a conclu à l'insuffisance de son budget.

Atlantis ramènera sur Terre le 27 novembre l'astronaute américaine Nicole Stott, à bord de l'ISS depuis août comme ingénieur de vol.

Ce lancement a été marqué par la présence de 100 internautes, les premiers à répondre à une invitation de la NASA via le site de socialisation Twitter. Ils ont pu visiter le Centre spatial Kennedy et ont été aux premières loges pour admirer le lancement à quelque 5 km du pas de tir.