Terrifié à l'idée de gaffer en accrochant un ordinateur ou une pièce d'équipement cruciale de la Station spatiale internationale, Guy Laliberté se dit heureux de ne pas avoir trop de boulot... du moins pour le moment.

Le touriste spatial canadien, arrivé vendredi matin dans la Station, dit «croquer dans chaque instant» de son expérience. «Je n'ai pas le temps de décanter tout ça. Il y a des moments magiques. Tout arrive en même temps. J'ai le sourire accroché jusqu'aux oreilles en permanence», a-t-il dit, lors d'une conférence de presse retransmise par l'Agence spatiale canadienne, à Longueuil.

Même cinq jours après son départ de la Terre, le patron du Cirque du Soleil s'adapte toujours à l'environnement spatial. «La plus impressionnante cascade que j'ai faite pour l'instant, c'est de me cogner la tête sur les murs, a-t-il blagué. Il y a tellement d'équipement ici, c'est impressionnant. Je ne veux pas démolir un ordinateur. Heureusement, je suis ici avec des gens très gentils qui dédient leur vie à un boulot que je ne connais pas», a-t-il ajouté, précisant que plusieurs des astronautes et cosmonautes l'ont aidé à terminer sa préparation.

Selon Steve MacLean, le président de l'Agence spatiale canadienne, M. Laliberté s'adapte très bien à l'apesanteur. On le voit à sa posture. Parfois, même après 14 jours dans l'espace, on voit que les astronautes ne sont pas stables. Ça rend la concentration impossible. Là, on voyait que M. Laliberté se tenait bien. C'est très bon signe», a-t-il expliqué.

Même s'il se réjouit de ne pas avoir autant de travail que les autres astronautes, M. Laliberté ne chôme pas à bord de la station internationale. Il passe l'essentiel de ses journées à préparer l'événement médiatique du 9 octobre, qui sera le clou de sa «Mission sociale poétique». L'événement, qui vise à sensibiliser la population à l'enjeu du gaspillage de l'eau, comportera sept segments en direct (auxquels M. Laliberté ne pourra pas participer, la station spatiale étant inactive pendant la diffusion de l'événement) et plusieurs segments pré-enregistrés. «Le fait que Guy soit dans l'espace pour préparer ces segments vidéo est un défi technique qu'on avait prévu, mais qui comporte néanmoins certaines surprises», a indiqué Fernand Ranville, le producteur de contenus de la mission. «Parfois, les images sont plus difficiles à transmettre (de la station à la Terre). Le premier jour, il fallait aussi composer avec le fait que Guy avait de la difficulté à contrôler son corps en apesanteur. Ce sont des problèmes qui se règlent à mesure que le temps avance», a ajouté M. Rainville.

Le spectacle, qui sera diffusé à partir de 20h (sur RDI, entre autres), mettra en vedette 45 artistes et personnalités, dont Al Gore, David Suzuki, Bono, Garou, Patrick Bruel, Shakira, Peter Gabriel et Jean Lemire. Selon M. Rainville, la production de l'événement devrait coûter entre 6 et 10 millions.