On savait qui l'avait conçu, mais on ne l'avait toujours pas vu.

Des esquisses du futur Planétarium ont finalement été dévoilées hier, au cours d'une conférence de presse donnée en présence du maire Gérald Tremblay, de Charles-Mathieu Brunelle et d'Helen Fotopulos, respectivement directeur et responsable des Muséums nature à la Ville de Montréal. Le bâtiment s'inscrira dans un vaste projet à saveur «éco-humaniste» qui comprend le Biodôme, l'Insectarium, le Jardin botanique et le futur Centre sur la biodiversité.

Situé au carrefour du Stade olympique, du Biodôme et du centre Pierre-Charbonneau, le Planétarium Rio Tinto Alcan n'aura rien à envier au design des édifices voisins. Deux «canons», évocations de télescopes scrutant l'Univers, agiront comme des puits de lumière en lien direct avec le ciel. À leur base, deux sphères seront occupées par les salles de projection. Le tout sera surplombé de toits végétalisés accessibles aux promeneurs, qui prolongeront l'espace nature environnant.

 

«L'idée était d'avoir un site que l'être humain peut s'approprier», a résumé hier l'architecte et concepteur principal du projet, Jean-François Julien, de la firme Cardin-Ramirez-Julien. Il s'agira, sauf erreur, du premier projet québécois certifié LEED platine en raison du nombre de « points verts « qu'il accumule en lien avec l'environnement, que ce soit par l'aménagement, les matériaux utilisés ou la gestion des ressources naturelles.

Biodiversité

Rappelons que le nouveau planétarium, dont l'ouverture est souhaitée début 2012, n'est qu'une partie de l'ambitieux « Plan de vie « concocté par les Muséums nature de Montréal, et qui se déploiera progressivement jusqu'en 2017 pour un coût estimé de 189 millions de dollars.

Annoncé en août par La Presse et confirmé officiellement hier, le projet prévoit notamment une révision complète de l'esplanade qui ceinture actuellement le Stade. Exit le béton, bonjour la verdure. «Conjuguant science et émotion» (dixit Charles-Mathieu Brunelle), le nouvel espace se voudra une interface entre l'homme et la nature, avec ses navettes écolo et son parcours interactif jalonné d'éoliennes, de restaurants suspendus et de bornes à énergie solaire.

Dans le même esprit, enfin, le tout nouveau Centre sur la biodiversité sera construit dès l'an prochain sur le terrain du Jardin botanique. Créé en partenariat avec l'Université de Montréal, ce projet vise notamment à «sensibiliser le public aux grands enjeux de la biodiversité», comme la disparition des espèces.

Et l'ancien Planétarium ?

Hasard ou stratégie ? La Ligue nationale d'improvisation (LNI) a de nouveau manifesté son intérêt pour le futur ancien planétarium Dow. La LNI se cherche actuellement un toit permanent et croit que l'édifice, qui sera sans locataire à la fin de 2011, pourrait répondre à ses besoins. Une lettre ouverte en faveur d'un «Improvisarium» a été envoyée hier aux médias. Elle était notamment signée par Pierre Curzi, Denis Bouchard, Germain Houde, Marcel Sabourin, Sylvie Moreau, Sylvie Legault, Marcel Leboeuf et l'actuel directeur artistique de la LNI François-Étienne Paré.

Interrogée à ce sujet, Mme Fotopulos, a répété que la Ville étudiait toujours le dossier : «Nous n'en sommes qu'à l'étape des analyses. On a eu plusieurs propositions intéressantes qui sont à la hauteur de l'imagination des Montréalais. Mais pour l'instant, notre priorité va au projet du nouveau planétarium.»