Le conte devait au départ être un poème de Claude Péloquin. Pourquoi avoir changé pour Yann Martel? «Le projet est devenu de plus en plus un événement international et pour des raisons artistiques, j'ai pris la décision de travailler avec un autre auteur», s'est limité à répondre Guy Laliberté en conférence de presse hier.

L'agent de Claude Péloquin, Peter George, a une autre version des choses. Selon lui, la fondation One Drop insistait pour que les droits d'auteur et moraux du poème de 160 lignes soient cédés sans compensation financière. «Vendredi dernier, Claude a écrit à Guy pour dire qu'il s'attendait à être rémunéré d'une certaine façon. Le samedi, on a annoncé à Claude que même si son poème avait été accepté, étant donné que Claude faisait ses demandes, on lui préférait quelqu'un d'autre comme auteur.»

 

M. Péloquin a aussi appelé deux fois à Moscou pour M. Laliberté, qui ne l'a pas rappelé, selon M. George. «Claude est très attristé d'avoir un peu été mis de côté de cette façon-là. C'est certain que leur amitié va être entachée. Il y a certainement un froid.»

Quant à Yann Martel, il a accepté sur-le-champ de travailler pour «ce projet fou». «J'ai été approché par les gens de la fondation il y a neuf jours et j'ai parlé à Guy Laliberté dimanche. Ensuite, j'ai eu trois jours pour écrire les 14 strophes du conte, qui sera un peu comme Le Petit Prince

A-t-il eu des discussions concernant les droits d'auteur? «Je serai compensé pour mon travail, dit M. Martel avec une pointe d'agacement dans la voix. Pour ce qui est des droits d'auteur, c'est une question privée. J'ai une entente à l'amiable.»