Six volontaires, enfermés depuis le 31 mars dans un caisson coupé du monde extérieur à Moscou afin de simuler les conditions d'un vol habité vers la planète Mars, en sont sortis mardi après 105 jours d'expérimentations.

Les portes du vaisseau virtuel à bord duquel l'équipage - quatre Russes, un Français et un Allemand - avait pris place se sont rouvertes à 14h0 locales (6h00 HAE).

Le cadenas et les scellés apposés à l'entrée du sas ont été enlevés et les six hommes, vêtus de combinaisons bleues, en sont sortis souriants et en bonne forme apparente.

Accueillis par quelques dizaines de personnes et une banderole «Salut les pionniers», ils ont brièvement posé devant les photographes, un bouquet de fleurs à la main, avant de s'éloigner pour une visite médicale.

Ils devaient donner ensuite une conférence de presse.

Le but de l'expérience était de tester les effets psychologiques et physiologiques d'un long confinement, notamment sur le stress, la régulation hormonale, l'immunité, la qualité du sommeil et l'humeur au sein des membres de l'équipage.

L'étape suivante, prévue en fin d'année, consistera à enfermer six personnes dans le conteneur pour 520 jours, soit la durée totale estimée d'une mission vers Mars.

Dans le meilleur des cas, un voyage aller-retour Terre-Mars, que l'Agence spatiale européenne espère pouvoir entreprendre aux alentours de 2030, prendrait 520 jours: 250 pour l'aller, 30 sur place et 240 pour le retour.

Le Français Cyrille Fournier, 40 ans, pilote de ligne chez Air France, et l'allemand Oliver Knickel, ingénieur militaire, 28 ans, avaient été choisis par l'Agence spatiale européenne parmi 5650 candidats.

Leurs coéquipiers russes, âgés de 25 à 37 ans, étaient deux cosmonautes, un médecin et un spécialiste des questions physiques et sportives.

À bord, l'équipage a partagé un «volume» de 500 m3, constitué de cinq modules, dont un habitacle avec cuisine et cabines individuelles, une unité médicale et un simulateur d'arrivée sur Mars.

L'expérience s'est déroulée à l'Institut russe pour les problèmes biomédicaux (IBMP) à Moscou.