Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, espère devenir en quelque sorte le porteur d'eau de l'humanité dans l'espace.

M. Laliberté a expliqué, jeudi matin, qu'il entend mener une mission «sociale et poétique» lorsqu'il s'envolera dans une fusée russe Soyouz le 30 septembre prochain.

Accompagné de deux cosmonautes, un Russe et un Américain, Guy Laliberté devrait passer 12 jours dans la Station spatiale internationale.

Il a raconté, depuis Moscou, avoir entretenu cette passion de l'espace de très longue date. «Bien sûr, enfant, je rêvais de l'espace comme bien d'autres enfants», a-t-il dit, ajoutant que l'offre de s'envoler était arrivée à un moment propice dans sa vie.

«J'avais besoin d'un défi personnel, un défi qui allait me ramener un peu à mes états d'aventurier du début quand j'étais dans la rue et que je découvrais la Terre», a-t-il dit.

M. Laliberté se trouvait dans la capitale russe à l'occasion d'une pause dans son entraînement, lui qui venait de passer avec succès de rigoureux examens médicaux.

Il s'entraîne au Centre de formation Youri-Gagarine à la Cité des étoiles en Russie, où il dit avoir retrouvé, justement, cet état d'esprit qui lui manquait tant.

«À mon grand étonnement, j'ai retrouvé un sentiment que je cherchais à retrouver depuis quelques années, ce sentiment qui m'habitait, cette énergie unique qui m'animait lorsque j'étais amuseur public avec mes chums dans la rue. Cette espèce de symbiose, de camaraderie et de respect qui surgit lorsque stimulé par un goût commun d'aventure et de découverte, ce non-dit que l'on retrouve chez les gens de la rue: Watch my back, I'll watch yours

Le thème de sa mission sera «L'eau pour tous, tous pour l'eau», dans la foulée des efforts de sensibilisation de la fondation «One Drop», qu'il a mise sur pied.

Il a expliqué qu'il avait l'intention de préparer un événement de nature créative à partir d'un poème conçu en collaboration avec le poète québécois Claude Péloquin, un spectacle d'envergure planétaire sur le thème de l'eau sur lequel il demeure toutefois avare de détails pour l'instant.

«On est à préparer un événement. Il y a encore des choses qui doivent être mises en place. Vers la fin juin, début juillet on va être en mesure de communiquer ça, j'espère. On a encore beaucoup de choses à valider. Mais on est en train de préparer un spectacle. En quelque part, c'est un spectacle qu'on prépare, une production. Je n'en dis pas plus parce que je pense que ça va faire partie des surprises qu'on va annoncer plus tard», a-t-il dit.

Questionné à savoir si les quelque 35 millions $ que lui coûteront le voyage n'auraient pas été plus utiles en étant investis dans sa fondation, Guy Laliberté a dit croire qu'au contraire, sa mission pouvait avoir un effet d'entraînement.

«Je mets déjà beaucoup d'argent dans la fondation One Drop. Je me suis déjà commis à plusieurs investissements financiers. Je paye ce voyage de façon personnelle. C'est à l'intérieur de mes moyens. En plus de ça, je bonifie ce voyage au profit de One Drop et de ses objectifs au niveau de la sensibilisation sur les sujets de l'eau. Alors je pense que tout le monde est gagnant-gagnant-gagnant là-dessus. Je n'ai aucun doute. Et je pense que tout ce qu'on aura comme couverture de presse internationale (...) ça va valoir bien au-delà de l'argent que je vais avoir investi à faire ce voyage-là.»

M. Laliberté a indiqué que ce projet ne pouvait tomber mieux, en cette année du 25e anniversaire d'existence du Cirque du Soleil, des 20 ans d'existence de l'Agence spatiale canadienne, et de son 50e anniversaire de naissance en septembre. Il a également rappelé que le Cirque du Soleil présentera un premier spectacle en Russie cette année.

Guy Laliberté deviendra le septième citoyen privé à explorer l'espace.