La navette spatiale américaine Atlantis s'est posée sans encombre dimanche sur la base californienne d'Edwards (ouest) au terme de sa mission de rénovation du télescope Hubble, doté d'yeux tout neufs pour scruter les galaxies lointaines.

«Félicitations! Vous avez accompli une mission très réussie. Vous avez redonné des yeux à Hubble qui va continuer à accroître notre connaissance de l'univers», a lancé le centre de contrôle de Houston (Texas, sud) à l'équipage qui venait tout juste de regagner la Terre.

«Ca a été un plaisir du début à la fin», a répondu le copilote Gregory Johnson. «On a fait une belle promenade».

La navette a effectué un atterrissage sans faute sous le ciel radieux de la Californie, déployant son parachute arrière afin de freiner sa course à 11H40 locales (HNE).

Moins de deux heures plus tôt, la Nasa avait renoncé à récupérer la navette sur sa base de lancement de Cap Canaveral (Floride, sud-est). Le retour du soleil au Centre spatial Kennedy n'a pas suffi à convaincre l'agence spatiale américaine de procéder à un atterrissage en Floride, qui restait parcourue de nuages menaçants.

Pour cause de mauvais temps, les atterrissages prévus vendredi et samedi à Cap Canaveral ont été annulés, obligeant l'équipage à passer en tout 13 jours en orbite, avec 197 tours de la Terre.

Les tuiles de protection thermique de la navette, censées supporter des températures de 1500 degrés lors du retour dans l'atmosphère, sont vulnérables à la pluie. Atlantis doit encore être lancée à deux reprises avant la fin du programme des navettes spatiales l'an prochain.

L'agence spatiale aura espéré jusqu'au dernier moment pouvoir éviter un atterrissage à Edwards, car il va lui falloir maintenant rapatrier Atlantis sur le dos d'un Boeing 747 à Cap Canaveral pour un coût de près de 2 millions de dollars.

Atlantis, lancée le 11 mai, a effectué avec succès une mission de rénovation du télescope Hubble qui, depuis 19 ans dans l'espace, a révolutionné la connaissance des origines de l'univers grâce à l'examen des galaxies lointaines, dont il a pris des photos spectaculaires.

Avec l'intervention des astronautes d'Atlantis, qui ont effectué cinq sorties dans l'espace, Hubble a repris du service pour au moins cinq ans, le temps qu'un successeur encore plus perfectionné prenne le relais.

Les astronautes ont parfois dû faire usage de leurs muscles pour réparer des pièces récalcitrantes, prolongeant parfois leurs cinq sorties quotidiennes dans l'espace jusqu'à plus de huit heures.

Mais le jeu en valait la chandelle. Hubble «est probablement l'instrument scientifique le plus important de tous les temps», s'est exclamé jeudi depuis l'espace l'astronaute et astronome John Grunsfeld. «Les astronomes utilisent Hubble pour tenter de répondre à des questions fondamentales: d'où venons-nous, où allons-nous et quelle est l'histoire de l'univers», a-t-il souligné.

Le télescope devrait reprendre ses activités d'ici trois semaines.

La mission n'était pas sans risque. L'équipage a échappé aux débris de satellites et de météorites qui sont plus nombreux à l'altitude élevée d'Hubble (560 km) qu'aux orbites habituelles des vols de navette.

Il s'agissait de la 126e mission d'une navette spatiale depuis 1981. La Nasa prévoit encore d'assurer huit vols avant de mettre fin au programme des navettes en septembre 2010. Outre Atlantis, la Nasa conserve les navettes Endeavour et Discovery dans sa flotte.