Marathon spatial très spécial dimanche. Les deux astronautes d'Atlantis Michael Massimino et Michael Good ont effectué l'une des plus longues sorties dans l'espace de l'histoire, en raison de complications survenues en réparant l'un des spectrographes du télescope spatial Hubble.

Un bouton récalcitrant a rendu l'opération particulièrement difficile. Du coup cette quatrième sortie a dépassé les huit heures, soit un peu plus que celle de vendredi, déjà inscrite dans les annales. Il s'agit de la sixième plus longue de tous les temps. Lundi, une dernière sortie est prévue.

Le spectrographe en question (STIS), est tombé en panne en 2004 après la défaillance de composants électroniques. Cet instrument scientifique fournit des informations sur la composition en longueur d'ondes (spectres) des rayonnements émis par les objets célestes.

La réparation du STIS est délicate. Les astronautes doivent retirer 117 vis, pour la plupart de petite taille, qu'il n'est pas question de laisser échapper dans l'espace, sinon elles rejoindraient la cohorte des divers débris déjà présents dans l'orbite de Hubble.

Mais avant de pouvoir accéder à ces vis, Michael Massimino rencontre un problème avec un boulon, «plutôt déglingué». Le boulon, qui refusait de bouger, est l'un des quatre servant à fixer une poignée sur le STIS, a expliqué le porte-parole de la NASA, Bill Jeffs.

Alors que les ingénieurs et les techniciens du centre de contrôle de la mission à Houston «travaillent à un plan C», le centre spatial Goddard, dans le Maryland, trouve la solution: une méthode vieille comme l'humanité, la force à l'état brute. Et ça marche.

Mais le retard accumulé pendant cette sortie, également dû à d'autres complications, a empêché les deux hommes d'achever leurs réparations, en particulier l'isolation du télescope. L'installation de nouvelles feuilles de matériau isolant, pour le protéger de la chaleur et du froid, est donc reportée à lundi.

Samedi, deux autres membres d'équipage, John Grunsfeld et Andrew Feustel, avaient installé un autre spectographe, destiné à remonter plus loin aux sources de l'univers et réparé une caméra du télescope.

Cette mission est jugée particulièrement dangereuse, en raison des risques élevés de collision par rapport aux nombreux débris spatiaux gravitant sur l'orbite de Hubble, à 563km d'altitude. La NASA a donc prépositionné en Floride une autre navette spatiale, prête à décoller si un sauvetage s'avérait nécessaire.

Cette maintenance, destinée à prolonger de cinq à dix ans la durée de vie du télescope, est la dernière. En 19 ans d'existence, Hubble a révolutionné l'astronomie avec ses images de naissance d'étoiles, de collision entre galaxies et de trous noirs.