Un télescope spécialisé de deux tonnes, suspendu sous un ballon de 33 étages de hauteur perché à 60 kilomètres au-dessus de la Terre, a permis à une équipe de chercheurs internationaux d'avoir un aperçu de la naissance de certaines étoiles et peut-être même des origines de l'univers.

Cette méthode peu coûteuse (environ 1 million $, contre 100 millions $ pour une mission d'étude par satellite), a fourni des informations inestimables à l'équipe de chercheurs, qui comprend des astronomes et des astrophysiciens de l'Université de Toronto et de l'Université de Colombie-Britannique, ainsi que des chercheurs des États-Unis et du Royaume-Uni.

Dans son étude, qui paraît ce jeudi dans la revue Nature, l'équipe affirme que son expérience pour le moins précaire l'a aidée à relier l'origine de la moitié de la lumière stellaire de l'univers à une galaxie se trouvant à plusieurs milliards d'années-lumière.

La récupération des données recueillies au cours de trois vols distincts a donné lieu à de nombreuses péripéties. Lors d'un de ces vols, en 2006, l'aéronef qui soutenait le télescope inframillimétrique spécialisé s'est écrasé à l'atterrissage dans l'Antarctique. Il a fallu chercher les débris de la boîte contenant les données du haut des airs. Contre toute attente, on a retrouvé la précieuse boîte. Après deux ans d'analyse des données qu'elle contenait, ainsi que celles obtenues au moyen du télescope spatial Spitzer de la Nasa, les chercheurs ont conclu que leur système avait permis d'observer le point culminant de la formation d'étoiles dans une galaxie il y a entre 7 et 10 milliards d'années, alors que l'univers n'avait que quelques milliards d'années d'existence.