Le premier ministre Justin Trudeau a choisi Mona Nemer, directrice du Laboratoire de génétique moléculaire et régénération cardiaque de l'Université d'Ottawa, pour occuper le poste de scientifique en chef du Canada.

Lors de la dernière campagne électorale, M. Trudeau avait promis de créer un poste de directeur scientifique pour rendre accessibles les recherches produites au sein des ministères et faire en sorte que le gouvernement tienne compte de leurs conclusions dans sa prise de décision.

Mme Nemer quitte ses fonctions de vice-rectrice à la recherche à l'Université d'Ottawa après plus de dix ans en poste.

Elle sera responsable d'un budget de 2 millions de dollars et fera rapport à M. Trudeau et à la ministre des Sciences, Kirsty Duncan, pour conseiller les décideurs du gouvernement, contribuer à la transparence des recherches scientifiques et éviter de museler les scientifiques fédéraux.

Deux employés sont déjà présents dans le bureau pour aider à la transition, mais le bureau de Mme Duncan a indiqué que le nombre de membres du personnel serait ultimement décidé par Mme Nemer elle-même.

Le Canada comptait un conseiller scientifique national de 2004 à 2008, mais l'ancien gouvernement conservateur avait éliminé le poste.

Le recteur de l'Université d'Ottawa, Jacques Frémont, qui a travaillé avec Mme Nemer, a applaudi sa nomination.

«Au moment où on parle des faits alternatifs, au moment où on fait dire n'importe quoi à la science, elle va incarner la rigueur scientifique au sein de l'État et va amener autour des tables des dialogues qui sont importants et nécessaires au Canada autour de la science», a-t-il souligné.

«C'est tout à fait essentiel, sans ça l'information vient un peu de façon éparpillée», a expliqué le directeur général du Regroupement des universités de recherche du Canada, Gilles Patry.

«Là, il va y avoir une scientifique en chef qui va conseiller le premier ministre, conseiller le cabinet et conseiller la ministre des Sciences», a-t-il ajouté.

Cette annonce survient alors que des chercheurs pressent Ottawa d'investir davantage dans la recherche scientifique.

Selon le rapport d'un comité d'experts commandé par la ministre Duncan et rendu public en avril, une somme de 1,3 milliard supplémentaire sera nécessaire au cours des quatre prochaines années pour soutenir la recherche fondamentale.