Rester sur l'heure d'été toute l'année augmenterait de 5 % l'activité physique des enfants, selon une nouvelle étude britannique. L'heure d'été ferait en sorte que le soleil se coucherait plus tard et que les parents laisseraient leurs enfants aller dehors ou chez des amis plus tard.

« L'effet est relativement constant dans six des 10 pays étudiés, où on trouve l'essentiel des enfants suivis », explique Anna Goodman, de l'École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres, qui est l'auteure principale de l'étude publiée dans l'International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity. « Il y avait un effet même en Norvège, où il fait froid l'hiver. Nous pensons qu'en Suisse, au Brésil, aux États-Unis et dans l'île de Madère au Portugal, les seuls pays où l'augmentation n'était pas statistiquement significative, les échantillons étaient trop petits. Il se peut aussi que ce soit parce que plus on s'approche de l'équateur, moins il y a de différence entre les saisons au niveau de l'ensoleillement. Il y a une limite à l'heure à laquelle les enfants restent dehors le soir. Ils rentrent même s'il fait encore clair. »

Les chercheurs ont calculé qu'en Angleterre, rester à l'heure d'été toute la journée permettrait d'ajouter 200 heures de clarté à la fin des après-midi, et de faire passer la quantité quotidienne moyenne d'exercice des enfants de 33 à 35 minutes par jour. L'étude regroupait 23 000 enfants de 15 cohortes suivies par la Base de données internationale d'accélérométrie des enfants.

« L'impact dépend évidemment de la latitude où on se trouve, et si on est aux extrémités occidentale ou orientale ou au milieu de son fuseau horaire, dit le Dr Goodman. Plus on est à l'est du fuseau, plus le soleil se couche tôt. »

Les programmes de promotion de l'activité physique des enfants ont un effet plus grand, 10 % à 12 % pour les plus réussis. « Mais ils coûtent de l'argent, alors que changer l'heure a des coûts négligeables, dit le Dr Goodman. Les programmes d'intervention fonctionnent souvent mieux pour un sexe que pour l'autre, alors qu'ici l'effet est relativement uniforme. »

Un tel changement est régulièrement discuté en Angleterre. « Aucun pays ne l'a fait, dit l'épidémiologiste britannique. Ça équivaut à changer de fuseau horaire. Les derniers exemples importants qu'on a d'une telle décision sont la Chine, qui en 1949 est passée de cinq fuseaux horaires à un seul, et les pays d'Europe de l'Ouest, qui après 1940 sont passés du méridien de Greenwich à l'heure d'Allemagne, et y sont restés. » Londres est beaucoup plus au nord que Montréal, 51 contre 45 degrés, et la métropole québécoise est relativement au centre de son fuseau horaire.