Une protéine du foie pourrait jouer un rôle important dans le déroulement de la grossesse humaine, viennent de découvrir des chercheurs de l'Université de Montréal. En effet, en empêchant, par voie génétique, cette protéine de réguler la synthèse d'hormones, la gestation de souris s'en est trouvée affectée.

«Lorsque l'on réprime l'expression du récepteur nucléaire hépatique Lrh-1, le placenta se forme mal. L'embryon ne parvient pas à s'implanter et en deux ou trois jours, c'est la mort du bébé souris», relève Bruce Murphy, du Centre de recherche en reproduction animale de l'Université de Montréal.

Le chercheur et son équipe avaient démontré dès 2008 le rôle crucial de cette protéine dans l'ovulation. Ils avaient découvert que le Lrh-1, exprimé par le foie et présente dans les ovaires et l'utérus de la femme, jouait un rôle central dans le cycle menstruel, particulièrement lors du phénomène de décidualisation, alors que les cellules de l'endomètre se transforment.

«C'est l'embryon qui provoquerait la réponse de décidualisation essentielle à son implantation chez la souris et l'humain», explique le chercheur. L'expression de la protéine affecterait donc cette étape importante de la gestation.

Vers une thérapie?

Pour contourner les différents problèmes de panne de grossesse, plusieurs solutions sont mises de l'avant par les spécialistes du domaine.

Bruce Murphy et son équipe ont ainsi administré des hormones aux souris pour contrer les effets de répression de la protéine. Cette intervention a permis l'implantation des embryons, mais les chercheurs ont constaté que des anomalies s'étaient formées sur les parois de l'utérus et du placenta et dans certains cas, elle avait entraîné la mort des foetus.

La solution viendrait peut-être encore du foie, pense le chercheur. Un produit expérimental testé chez les patients qui ont subi des dommages occasionnés par le diabète de type 2 pourrait être testé chez les souris. «Ce médicament a été administré et n'est donc pas toxique. Il démontre un certain effet sur le foie et pourrait agir aussi sur l'utérus.» Un dépistage pourrait être envisagé pour cibler les femmes qui pourraient en avoir besoin.