Le biologiste malaisien Abdul Hamid Zakri a été désigné samedi président de l'IPBES, organe scientifique international récemment créé pour mieux comprendre et tenter d'enrayer le déclin de la biodiversité, a annoncé l'institution.

La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a été créée officiellement l'an dernier pour être l'équivalent, pour la biodiversité, du Giec, le groupe d'experts de référence sur le changement climatique.

Le professeur Zakri a été élu par les 105 pays membres samedi, au dernier jour de la première réunion plénière qui avait débuté dimanche dernier à Bonn (Allemagne), siège de cet organe. Conseiller scientifique auprès du premier ministre malaisien, ce biologiste de 64 ans est notamment président du Conseil malaisien des professeurs, qui rassemble les plus grands scientifiques du pays.

Au terme de discussions qui ont duré une bonne partie de la nuit de vendredi à samedi, il a été convenu qu'il assurerait un mandat de 3 ans non renouvelable et laisserait ensuite sa place au vice-président issu du groupe européen, a précisé à l'AFP Jean-Patrick Le Duc, directeur des relations internationales du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, présent à Bonn.

Au cours de cette semaine, «des progrès significatifs ont été faits dans la mise en place de l'IPBES», avec notamment la mise en place d'un panel de 25 experts chargés d'élaborer un programme de travail, a ajouté M. Le Duc.

L'idée d'un «Giec de la biodiversité» avait été proposée en 2005 par le président français Jacques Chirac. Il avait fallu cinq ans pour que le principe en soit accepté aux Nations unies, fin 2010, et deux ans de plus pour que soit mise sur pied son organisation.

À l'instar de son cousin pour le climat, l'objectif de l'IPBES est de dresser des états des lieux réguliers sur le déclin des espèces animales et végétales et d'évaluer les différents scénarios permettant de freiner ce déclin.

Surexploitation des ressources, déforestation, pollution, changement climatique: le rythme d'extinction des espèces est aujourd'hui jusqu'à 1000 fois plus élevé que le taux d'extinction naturel, selon les scientifiques.

Une espèce d'amphibien sur trois, plus d'un oiseau sur huit, plus d'un mammifère sur cinq, plus d'une espèce de conifère sur quatre, mais aussi nombre de poissons et cétacés seraient menacés d'extinction.

Loin de se limiter à la question de la disparition des espèces, cette érosion a des impacts sur nos économies, nombre de secteurs dépendants d'une bonne santé des milieux.

La prochaine réunion de l'IPBES devrait avoir lieu fin 2013, mais son premier rapport global n'est pas attendu avant 2015 ou 2016.