Le Conseil ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui s'est ouvert mardi à Naples, «est crucial», a estimé la ministre française de la Recherche Geneviève Fioraso, appelant au développement d'une nouvelle génération de lanceurs pour succéder à Ariane 5.

«Ce Conseil est crucial pour la pérennisation de l'autonomie européenne de l'accès à l'espace avec, à mes yeux, une décision des plus importantes : le lancement d'un nouveau programme pour développer la future génération de lanceurs (...)», a déclaré la ministre lors de la session d'ouverture du Conseil.

Selon Mme Fioraso, cette nouvelle génération de lanceurs, NLS (New Launcher System), dite Ariane 6, devra «prendre le relais de la version actuelle d'Ariane 5 dans les meilleures conditions possibles en termes de coûts d'exploitation et de calendrier de mise en oeuvre».

«La feuille de route de ce nouveau programme doit aussi intégrer la gestion optimisée d'une transition technologique et industrielle en préservant les emplois et les compétences», a ajouté la ministre, selon le texte de son discours transmis à l'AFP.

Réunis mardi et mercredi à Naples, les ministres en charge de l'espace des 20 Etats membres de l'ESA et du Canada doivent définir les futurs programmes de l'Europe spatiale et leurs enveloppes budgétaires.

L'avenir du lanceur Ariane, réussite technologique, mais qui apparaît aujourd'hui mal adapté à l'évolution du marché, est l'un des principaux points à l'ordre du jour.

Le Conseil va devoir s'efforcer de concilier les intérêts divergents de la France et de l'Allemagne, les plus gros contributeurs au budget de l'ESA avec l'Italie.

La France veut obtenir un engagement européen sur le développement pour 2021 d'une fusée nouvelle génération (Ariane 6), tout en préparant la transition avec une version améliorée d'Ariane 5 (Ariane 5 ME).

L'Allemagne a pour sa part marqué sa préférence pour l'option moins ambitieuse mais plus rapidement opérationnelle et moins coûteuse de l'Ariane 5 ME.