Le séquençage du génome du Musa acuminata, qui entre dans la composition de toutes les variétés comestibles de bananes, a été achevé, ouvrant la voie à la création de variétés plus résistantes aux parasites, annoncent le Cirad et le CEA-Genoscope à Montpellier.

Le bananier a livré les secrets de ses 520 millions de bases, précisent le Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad) et le centre national du séquençage (CEA-Genoscope), rendant possible l'accès aux plus de 36 000 gênes de la plante et à leur position le long de ses onze chromosomes.

Les résultats de ce travail, qui a duré plus de dix ans, sont publiés mercredi en ligne dans la revue scientifique Nature, indique le Cirad qui avait déjà coordonné en 2010 le séquençage du génome du cacaoyer, travail réalisé par un consortium international.

Pour les chercheurs, ces connaissances vont apporter une «aide essentielle pour l'amélioration des variétés» alors que «le bananier est soumis à des menaces parasitaires constantes» et est «capitale pour la sécurité alimentaire et économique de plus de 400 millions de personnes des pays du Sud».

Ces recherches «faciliteront l'identification des gènes responsables de caractères (résistance aux maladies, qualité des fruits...)», explique le Cirad, constatant que si la «création de variétés plus résistantes est une nécessité», elle est «compliquée par la très faible fertilité des bananiers».

Ce séquençage constitue «une référence de grande valeur pour étudier l'évolution des génomes», assure le Cirad, précisant que les chercheurs ont déjà pu établir que le bananier a connu trois épisodes de duplication complète du génome, indépendant de celles constatées dans la lignée des graminées.

La plupart des gènes issus de cette duplication sont perdus mais certains ont persisté et permis «l'émergence de nouvelles fonctions biologiques», relèvent les chercheurs qui ont repéré d'abondants facteurs de régulation qui concourent «à des processus importants comme la maturation des fruits».