Le changement de la vitesse à laquelle se déplacent plus de 200 glaciers du Groenland indique que leur contribution à la montée du niveau des océans au XXIe siècle pourrait être nettement moindre que ne le pensaient les scientifiques, selon une étude publiée jeudi.

Plus les glaciers avancent vite plus ils déchargent de la glace et de l'eau dans l'océan, indiquent les auteurs de cette recherche parue aux États-Unis dans la revue américaine Science datée du 4 mai.

Dans de précédents travaux, des chercheurs avaient travaillé sur un scénario, prenant en compte le réchauffement du climat, dans lequel les glaciers du Groenland verraient leur vitesse de déplacement doubler entre 2000 et 2010 avant de se stabiliser à une vitesse plus importante.

Un autre scénario faisait état d'une multiplication par dix de cette vitesse de déplacement.

Dans le premier cas, les glaces du Groenland contribueraient d'environ 10 cm à la montée du niveau des océans d'ici 2100. Dans le deuxième cas la contribution serait beaucoup plus élevée: 48 cm.

«Jusqu'à présent nous avons mesuré une accélération moyenne d'environ 30%  depuis dix ans (2001-2010)», précise Twila Moon, de l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest), principal auteur de cette étude.

Les déplacements de ces glaciers révèlent des comportements complexes, juge cette chercheuse.

Quasiment tous les plus grands glaciers du Groenland qui recouvrent une partie des terres avancent au maximum de neuf à 99 mètres par an et les changements dans la vitesse de déplacement sont modestes.

Les glaciers qui finissent leur course dans les fjords bougent d'environ 300 mètres chaque année, mais n'ont pas notablement accéléré leur mouvement durant ces dix années d'observations, selon les auteurs de l'étude.

Dans l'est, le sud-est et le nord-ouest du Groenland, des glaciers qui finissent leur course dans l'océan peuvent avancer de 11 kilomètres par an ou davantage.

Les changements dans leur déplacement varient, certains ont même ralenti, mais en moyenne la vitesse a augmenté de 28% dans le nord-ouest et de 32% dans le sud-est durant la dernière décennie, soit très nettement moins que les scénarios avancés auparavant.