Le système de la «seconde intercalaire», qui permet de rattraper le décalage éventuel entre l'heure atomique et l'heure solaire depuis 40 ans, va peut-être être supprimé cette semaine à Genève, lors d'une réunion des pays membres de l'UIT (Union internationale des télécommunications).

Les discussions ont lieu depuis 10 ans à ce sujet, et les états-membres pourraient se prononcer à ce sujet les 19 ou 20 janvier, a-t-on indiqué mardi à l'UIT, en présentant cette réunion.

Parmi les pays préconisant la suppression de cette seconde intercalaire figurent la France, les États-Unis et d'autres pays européens, alors que du côté des opposants à la suppression on trouve la Grande-Bretagne, la Chine et le Canada.

«Le problème vient du fait que l'on ne peut pas prévoir longtemps à l'avance, s'il faut ajouter ou non une seconde intercalaire à l'heure atomique, car tout dépend de la rotation de la Terre, qui peut être affectée par des événements comme des tremblements de terre», a expliqué devant la presse M. Vincent Meens, président d'un groupe d'études sur ce sujet à l'IUT.

Depuis la création de la seconde intercalaire en 1972, il y a eu 24 secondes additionnelles, dont la dernière en date a eu lieu le 31 décembre 2008.

À chaque fois, cette mise à l'heure se fait «manuellement», a indiqué M. Meens, soit le dernier jour de juin, ou le dernier jour de décembre.

«Il n'y a jamais de lancement de fusées ces jours-là, en raison d'un éventuel décalage, qui brouillerait tous les calculs», a indiqué encore M. Meens.

La suppression de la seconde intercalaire simplifierait la vie des informaticiens, mais elle aboutirait à une «distorsion» entre l'heure atomique et l'heure solaire, qui serait de «15 secondes tous les 100 ans».

Si les états-membres approuvaient jeudi la résolution en faveur de la suppression de seconde intercalaire, il faudrait qu'elle soit approuvée par la Conférence mondiale de l'IUT sur les radiocommunications, un événement qui a lieu tous les 3 ou 4 ans, et dont la prochaine édition est prévue du 23 janvier au 17 février à Genève.