La population mondiale, qui sera près de 6,9 milliards de personnes cette année, devrait passer à 9,3 milliards de personnes en 2050, et à 10,1 milliards de personnes en 2100, ont estimé des experts des Nations unies mardi.

Les projections de population sont utilisées par l'ONU et plusieurs de ses agences pour concevoir et financer de multiples programmes, qui vont de la lutte contre les changements climatiques à la lutte contre la mortalité maternelle.

Dans un rapport sur les tendances mondiales rendu public mardi, l'ONU affirme que la population mondiale devrait passer le cap des 6,9 milliards de personnes le 1er juillet 2011, et celui des 7 milliards le 31 octobre. Un bonne part de la hausse de la population est attendue dans les «pays à fertilité élevée», en particulier en Afrique sub-saharienne.

La directrice de la division de la population de l'ONU, Hania Zlotnik, a indiqué que les projections dépendaient du taux de fertilité, alors que les populations de plusieurs pays vieillissent et que les avancées médicales permettent aux gens de vivre plus longtemps et de choisir d'avoir moins d'enfants.

Mme Zlotnik a souligné que la majeure partie de la hausse de la population serait constatée dans les pays pauvres. Si les populations de ces pays n'atteignent pas le niveau de fertilité réduit projeté par les experts, il pourrait y avoir de graves problèmes, a indiqué Mme Zlotnik.

Le directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population, le Dr Babatunde Osotimehin, a estimé qu'une planète peuplée de sept milliards de personnes représentait à la fois des défis et des possibilités.

«Globalement, les gens vivent plus longtemps, plus en santé et choisissent d'avoir de plus petites familles», a dit le Dr Osotimehin.

«Mais réduire les iniquités et trouver des moyens d'assurer le bien-être des gens d'aujourd'hui, de même que celui des générations qui vont suivre, demandera de nouvelles façons de penser et une coopération internationale sans précédent.»

L'organisation non gouvernementale Population Action International a estimé que les projections de l'ONU constituaient un signal d'alarme pour la communauté internationale afin qu'elle réponde à la demande mondiale en matière de planification familiale.

«Alors que nous approchons de ce point de repère numérique, il est important de penser aux individus qui en font partie», a dit la présidente de l'organisation, Suzanne Ehlers.

«Chacun d'entre nous aura toutes sortes d'options qui détermineront si sept milliards de personnes deviendront neuf milliards de personnes d'ici 2050, ou alors 11 milliards de personnes», a ajouté Mme Ehlers.