Plus on a le choix pour se trouver un partenaire, plus le risque est grand de repartir seul! C'est l'étonnant constat que des scientifiques britanniques ont dressé en étudiant les mécanismes à l'oeuvre dans le speed-dating.    

Toujours à la mode parmi les célibataires désirant trouver l'âme soeur, le speed-dating représente un cadre d'étude idéal pour les chercheurs: les candidats rencontrent en tête-à-tête une série de partenaires potentiels durant un temps limité et fixe, en général seulement quelques minutes.

Evaluer le potentiel d'un grand nombre de candidats ne pose pas de difficultés en soi et il semble même que plus le vivier est important, meilleure est la pêche, reconnaît l'étude, publiée mercredi dans la revue scientifique britannique Biology Letters.

Mais cela ne fonctionne que lorsque les candidats potentiels se ressemblent. Dès que les disparités sont trop importantes entre eux, les critères deviennent trop complexes à analyser et créent une confusion. Un embarras du choix qui peut inciter finalement le célibataire à s'abstenir purement et simplement de choisir, souligne Alison Lenton, psychologue à l'Université d'Edimbourg, en Ecosse.

L'étude a suivi 1868 femmes et 1870 hommes au cours de 84 rencontres de speed-dating organisées par diverses entreprises, recensant précisément diverses données les concernant (profession, niveau d'éducation, taille, poids, religion, etc).

A l'issue des rencontres de trois minutes, organisées entre 15 à 31 célibataires de sexe opposé, les organisateurs ont mis en contact ceux ayant manifesté un intérêt réciproque, ouvrant ainsi la voie à un rendez-vous galant.

Lorsque les participants étaient relativement semblables, chaque speed-dating a généré en moyenne 123 propositions de rendez-vous. Un chiffre qui tombe à 88 dès que les différences d'âge, de taille, d'éducation ou de milieu professionnel sont trop importantes, ont observé les chercheurs écossais.

Une tendance similaire a été observée pour les speed-datings de taille plus modestes (85 propositions contre 57).

Dans des situations où le temps est limité pour se faire une opinion, la variété de l'offre est donc plus néfaste que bénéfique, résume l'étude.

«Analyser la variété nécessite à la fois de l'attention et de la mémoire, et nos capacités sont limitées dans ces deux domaines», explique Mme Lenton à l'AFP.

Selon la psychologue, porter la durée des tête-à-tête à dix minutes n'améliorerait pas beaucoup les résultats. «Nous avons l'habitude de porter des jugements rapides sur les gens, parfois même en seulement quelques secondes. Et une fois que ces opinions sont forgées, elles peuvent être difficile à changer», conclut-elle.