Les physiciens du Cern, qui exploite le plus grand accélérateur de particules du monde (LHC) à la frontière franco-suisse, ont annoncé avoir décidé de prolonger son fonctionnement d'un an, jusqu'à la fin 2012, espérant s'attendre à des résultats «intéressants» d'ici à fin 2011.



«Le LHC a extrêmement bien fonctionné en 2010 et de nouvelles améliorations sont prévues en ce qui concerne la performance», a déclaré le directeur de la recherche du Cern, Sergio Bertolucci, cité dans un communiqué.

«Nous avons donc de grandes chances d'obtenir des résultats intéressants d'ici à la fin de cette année», a-t-il ajouté.

Le Centre européen de recherches nucléaires (Cern) a relancé fin 2009 le LHC. Cet anneau de 27 km de circonférence, situé à 100 mètres sous terre qui a coûté 3,9 milliards d'euros, doit permettre de mieux comprendre la formation de l'Univers en recréant les conditions immédiates de l'après Big Bang.

Pour y parvenir, les physiciens font s'entrechoquer entre eux des faisceaux de protons à des puissances inégalées.

Le LHC cherche notamment un des chaînons manquants de la structure fondamentale de la matière qui confère leur masse aux autres particules, le fameux boson de Higgs, surnommé «la particule de Dieu».

«Si la nature nous fait le cadeau d'avoir placé la plus légère des particules supersymétriques ou le boson de Higgs dans la gamme d'énergies actuelle du LHC, les données que nous comptons recueillir d'ici à la fin de 2012 devraient nous permettre de mettre la main dessus», explique M. Bertolucci.

Selon le calendrier du Cern annoncé cette semaine, les faisceaux doivent se poursuivre jusqu'à la mi-décembre. L'exploitation sera ensuite arrêtée pour «un bref arrêt technique», puis reprendra début 2012.

Initialement, le Cern avait prévu de faire fonctionner la «machine» jusqu'à la fin 2011 puis de procéder à un long arrêt technique.

Il faudra de toute façon du temps avant de pouvoir analyser toutes les données produites par l'instrument physique le plus précis au monde, ont averti les scientifiques à de nombreuses reprises.

Fondé en 1954, le Cern compte aujourd'hui vingt États membres.