Les parasites capables de décimer en un rien de temps des cultures entières agissent comme des «bombardiers furtifs», dissimulant leur vraie nature afin de déjouer les défenses des plantes, révèle une étude parue jeudi dans la revue Science.

«Les parasites sont capables d'évoluer tellement vite parce que de nombreux éléments présents dans leur génome, connus comme étant des éléments transposables, les aident à se déguiser et à s'attaquer incognito aux défenses des plantes», indique le principal auteur de l'étude, Pietro Spanu.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion après avoir établi les génomes de deux des principaux parasites pouvant ravager des cultures entières de maïs, de pommes de terres ou encore de vigne, notamment dans les zones froides et humides d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie.

Les deux agents pathogènes étudiés dans cette étude, menée par les chercheurs de l'Imperial College de Londres, sont le Blumeria graminis et l'Hyaloperonospora arabidopsidis. Ils provoquent notamment des moisissures cotonneuses blanches sur les feuilles et les tiges des plantes.

L'Hyaloperonospora arabidopsidis est responsable de deux types de maladies: le mildiou et l'oïdium (ou maladie du blanc).

Les agriculteurs tentent de se débarrasser de ces parasites en alternant les cultures et en utilisant des fongicides, mais souvent sans succès du fait de la rapidité avec laquelle ils se propagent.

Les scientifiques tentent de trouver une réponse génétique à ces agents pathogènes en développant des plantes capables de mieux leur résister, alors que chaque année entre 20 et 40% des récoltes mondiales à cause de ce fléau.

«De telles cultures nécessiteront moins de pesticides et leur rendement sera meilleur vu qu'il y aura moins de pertes dues aux maladies», explique ainsi Dale Sanders du John Innes Centre, un institut britannique de recherche et d'expérimentation en botanique.

Une équipe de chercheurs du Sainsbury Laboratory britannique et de l'université américaine Virginia Tech ont également participé à l'étude.