Trois satellites lancés dimanche par la Russie sont retombés dimanche dans l'océan Pacifique près d'Hawaï, après l'échec de leur mise en orbite qui visait à compléter le système de navigation russe Glonass, un enjeu stratégique pour concurrencer le GPS américain.

Les trois satellites sont retombés sans faire de dégâts ni de victimes à 1.500 kilomètres d'Honolulu, capitale de l'Etat américain d'Hawaï, a indiqué une source spatiale russe citée par Ria-Novosti.

«Selon des données précisées, à la suite de dysfonctionnements de la fusée Proton et du bloc propulseur, trois satellites Glonass-M sont tombés dans une zone de l'océan Pacifique à l'écart des routes maritimes, à environ 1.500 kilomètres au nord-ouest d'Honolulu, le centre administratif de l'Etat d'Hawaï», a indiqué cette source à l'agence.

«Il n'y a ni victimes ni dégâts», a précisé cette source.

Les trois satellites de type Glonass-M, d'un poids de 1,4 tonne, devaient compléter la constellation du système conçu par la Russie pour rivaliser avec le système de navigation américain GPS et le futur système européen Galileo.

«L'échec de la mise en orbite de ces satellites reporte pour une durée indéterminée l'achèvement du dispositif de satellites Glonass», a indiqué à l'agence Ria-Novosti un représentant du ministère de la Défense, qui assure la mise en place du système russe.

Des sources du secteur spatial russe ont indiqué que la mise en orbite avait échoué en raison d'une déviation de la trajectoire du lanceur Proton, qui avait décollé dimanche du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan).

«Selon des données préliminaires, la fusée Proton qui avait décollé de Baïkonour à 13H25 (5h25 HAE), a pris une trajectoire erronée», a indiqué une source citée par Interfax.

«En conséquence, le bloc propulseur n'a pas pu mettre les satellites sur l'orbite prévue et est retombé avec eux dans l'atmosphère», a ajouté cette source.

Une fois détaché de la fusée Proton, le bloc propulseur avec les trois satellites devait les placer en orbite à environ 20 kilomètres de la terre.

Les satellites devaient s'en détacher à 16H57 Moscou (8h57 GMT), a précisé Interfax.

Glonass a été développé par le complexe militaro-industriel soviétique dans les années 1980.

Le ministère russe de la Défense a assuré que cet échec ne remettait pas en cause le fonctionnement du système déjà en place.

«Il y a aujourd'hui dans la constellation Glonass vingt-six satellites, dont deux de secours. Cette configuration permet de couvrir complètement le territoire de la Fédération de Russie», a indiqué le ministère, cité par Interfax-AVN.

Cet échec constitue cependant un sérieux revers pour la Russie. Le Premier ministre Vladimir Poutine a fait du développement du système Glonass un enjeu stratégique pour assurer l'indépendance technologique de son pays.

M. Poutine avait annoncé en avril que la Russie lancerait en 2010 sept nouveaux satellites Glonass, qui permettraient de couvrir «tout le territoire de la planète» en portant à 27 ou 28 le nombre d'appareils opérationnels.

Le Premier ministre avait alors indiqué que la Russie dépenserait pour ces lancements 1,7 milliard de roubles (40 millions d'euros) en 2011, après 2 milliards de roubles en 2010 et 2,5 milliards en 2009.

Roskosmos, l'agence spatiale russe, avait affirmé en 2008 que le Venezuela et Cuba pourraient adopter à terme le système de navigation russe.