L'extinction des dinosaures a laissé le champ libre dans l'écosystème terrestre aux mammifères dont la taille, modeste durant leurs premiers 140 millions d'années d'évolution, s'est rapidement surmultipliée, révèle une étude publiée jeudi.



Après avoir régné 200 millions d'années sur toute la planète, les dinosaures ont disparu il y a environ 65 millions d'années avec d'autres espèces animales. Selon l'hypothèse la plus admise, ils ont été victimes de la chute d'une grosse météorite qui aurait bouleversé le climat terrestre.

Cette grande extinction a soudainement laissé intacte une vaste végétation, source d'alimentation de nombreux dinosaures, explique Jessica Theodor, professeur de biologie à l'Université de Calgary au Canada, coauteur de ces travaux parus dans la revue américaine Science datée du 26 novembre.

Les mammifères, dont la taille variait alors de trois grammes à 15 kilos, ont commencé à consommer cette nourriture, atteignant pour les plus gros 17 tonnes au maximum avant de retrouver des dimensions moins gigantesques après 25 millions d'années.

Outre le fait de confirmer par l'analyse de nombreux fossiles, notamment de dents, que les mammifères ont fortement grandi et grossi après la disparition des dinosaures, l'étude révèle aussi que l'écosystème a été capable de se «reprogrammer» assez rapidement pour répondre aux besoins grandissants de ces animaux dont la taille a explosé.

«On a perdu les dinosaures il y a 65 millions d'années et en l'espace de 25 millions d'années l'écosystème s'est reprogrammé pour répondre à un accroissement de la demande de ces animaux de plus en plus gros ce qui est, en termes géologiques, une période courte, une évolution vraiment rapide», explique Jessica Theodor.

«Personne jusqu'alors n'avait documenté ainsi ces phénomènes évoqués par les paléontologues», relève la biologiste, une des vingt scientifiques dans le monde ayant travaillé sur ce projet durant deux ans.