On prévoit pour cet hiver, dans l'ouest de l'Amérique du Nord, du temps plus froid... et à l'est, on n'est pas encore sûr. Bienvenue dans un hiver La Niña.

Explication. La Niña est, comme son cousin El Niño, un phénomène climatique (une anomalie climatique, diront certains) qui apparaît à intervalles irréguliers dans le Pacifique. Elle se caractérise par un refroidissement des eaux de surface et ce refroidissement entraîne à son tour, tel un effet domino, une série de modifications climatiques... difficiles à prévoir.

Ces modifications varient en effet en intensité et en durée d'une fois à l'autre, et les « épisodes » La Niña eux-mêmes (il y en a eu 17 au XXe siècle et le dernier remonte à 2006) peuvent varier de « modéré » à « fort ».

Bien qu'il soit encore trop tôt pour savoir dans quelle catégorie se situera l'épisode 2010-2011, l'Agence américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA) s'est risquée à des prévisions très générales, susceptibles d'être précisées dans les prochaines semaines :

plus froid et plus humide (traduction : plus de neige) que la moyenne sur la côte canadienne du Pacifique, mais plus chaud et plus sec si vous descendez jusqu'en Californie (ce qui n'arrangera pas leurs problèmes de sécheresse et de feux de forêt);

plus sec en Floride, avec 50 % de chances de températures plus élevées ou plus basses que la moyenne;

et 50-50 aussi, autant pour les températures que les précipitations, dans le nord-est de l'Amérique (incluant le Québec) et le centre de l'Atlantique.

La cause de cette dernière incertitude est un autre phénomène climatique, l'Oscillation nord-atlantique, plus difficile à prédire parce que ses cycles sont beaucoup plus courts (l'oscillation peut être hebdomadaire ou mensuelle).

Ailleurs dans le monde, on peut par contre, soit espérer, soit craindre : un plus grand risque de typhons sur les côtes de l'Asie, un climat plus sec en Afrique... et une meilleure pêche dans l'est du Pacifique.