Une grenouille pas plus grande que l'ongle pourvue d'un long museau, une sauterelle vert vif aux yeux roses... L'ONG Conservation International (CI), basée à Washington, a levé le voile cette semaine sur quelque 200 nouvelles espèces découvertes en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les animaux ont été repérés lors de deux expéditions menées en 2009. Ont notamment été recensés: 24 espèces de grenouilles, de nombreuses araignées et une centaine d'insectes n'ayant apparemment jamais été décrits dans la littérature scientifique, selon CI.

«Cela montre le peu que l'on sait sur notre monde», déclare Stephen Richards, chef de l'équipe de recherche. «Il y a beaucoup d'inquiétude, à juste titre, sur la perte de biodiversité et le changement climatique», mais de telles expéditions prouvent que l'on ne connaît même pas toute l'étendue de la biodiversité existante, explique-t-il.

En avril 2009, une première expédition a conduit les chercheurs de CI dans la région des montagnes Nakanai, sur l'île de Nouvelle-Bretagne (est). Ils se sont déplacés en canoë, à pied et par hélicoptère pour atteindre une zone reculée de la forêt tropicale.

Là, les scientifiques ont trouvé des animaux fascinants, raconte M. Richards, comme une souris à queue blanche qui ne semble très proche d'aucune autre espèce connue et représente un nouveau genre. L'équipe a également découvert une étrange petite grenouille de 2cm de long appartenant à un groupe de batraciens dont on pensait jusqu'ici qu'ils ne vivaient que sur les îles Salomon. «Cela a été une surprise totale», souligne M. Richards, qui est basé à Cairns (Australie).

Pour la seconde expédition, en septembre 2009, les chercheurs ont gagné la chaîne de montagnes Muller dans la province de Southern Highlands (centre). Ils ont découvert plusieurs espèces de sauterelles, dont une qui repousse les prédateurs avec ses pattes étonnamment grandes et couvertes de piquants.

«La découverte de toute nouvelle espèce est importante car elle aide à connaître la biodiversité de la planète et (...) ce qu'on peut perdre à l'avenir si on ne prend pas soin de notre environnement», souligne Craig Franklin, professeur de zoologie à l'université du Queensland en Australie, qui n'a pas participé aux expéditions. «Il est essentiel que les biologistes aillent là-bas pour faire ces études.»

Sur le Net:

Conservation International: https://www.conservation.org