Une bactérie très répandue dans le sol est capable de recycler le palladium, un métal rare utilisé notamment dans les pots catalytiques des automobiles, contenu dans les déchets industriels, selon une étude britannique sur ce procédé de chimie verte publiée mercredi.

Le palladium appartient aux métaux du groupe platine, dont les prix sur les marchés, qui rivalisent avec ceux de l'or, reflètent la rareté. En outre, seuls quelques pays sont exportateurs de palladium (Russie et Afrique du Sud principalement) et la demande a souvent excédé l'offre au cours des dernières années.

D'où l'intérêt de pouvoir recycler le palladium déjà existant pour assurer l'avenir, souligne le Dr Kevin Deplanche (Ecole des Biosciences de l'Université de Birmingham) qui a dirigé cette étude, publiée dans l'édition de septembre de la revue «Microbiology».

L'équipe du Dr Deplanche est parvenue à expliquer comment la bactérie Desulfovibrio desulfuricans parvenait à «réduire» chimiquement le palladium pour le transformer en nanoparticules qui s'agglutinent à la surface de cette bactérie.

Ces très petites particules conservent le pouvoir catalytique du palladium, selon les chercheurs. Elles constituent «un excellent catalyseur pour le traitement de polluants persistants, comme le chrome utilisé par l'industrie de la peinture», indique le Dr Deplanche. Ces nanoparticules de palladium pourraient également être utilisées pour produire de «l'électricité propre à partir de l'hydrogène» dans une pile à combustible, estime-t-il.

«Notre objectif final est de développer un procédé qui permette de convertir les déchets métalliques en catalyseurs de haute valeur destinés à la chimie verte et à la production d'énergie propre», explique le chercheur de l'université britannique.