Une équipe de scientifiques partira lundi du port de Saint-Jean et espère que leur expédition vers la plus célèbre épave de navire de l'histoire maritime aidera à la recherche d'une tragédie plus récente, celle du vol 447 d'Air France qui s'est abîmé en mer l'an dernier.

Les 30 membres d'équipage seront au large pendant 20 jours, et passeront la majorité du temps à circuler au-dessus du site où le RMS Titanic a coulé il y a près d'un siècle.

Contrairement aux expéditions précédentes vers l'épave - à des fins d'aventure ou d'exploration -, ce voyage a des objectifs scientifiques.

Cette fois, l'intégralité du champ de débris autour de ce qui reste du paquebot - dont près de la moitié n'a jamais été examinée - sera parcourue par une paire de robots, appelés «les petits-petits-petits enfants» de l'équipement utilisé lors de la première expédition vers le Titanic, en 1985, par le co-leader de l'expédition, Dave Gallo.

Ces machines ont été utilisées dans la recherche du vol 447 d'Air France, qui a plongé dans l'Atlantique au large du Brésil en juin 2009, tuant les 228 personnes à bord.

Le chef de l'expédition, Paul-Henry Nargeolet, a indiqué que les leçons apprises lors de cette mission de recherche pourrait bénéficier à l'expédition vers le Titanic, et vice-versa si la quête des débris de l'avion d'Air France reprend son cours. Des pièces importantes, telles les boîtes noires, n'ont toujours pas été retrouvées.

Selon Dave Gallo, cette expédition vers le Titanic pourrait également mener à des découvertes facilitant de futures excursions vers des épaves, et clarifier les raisons des tragédies maritimes.

L'équipement de l'équipage de l'expédition devrait permettre de créer les images du Titanic les plus détaillées à ce jour et déterminer les causes exactes de son naufrage, ainsi que l'état de sa détérioration.

L'épave du géant des mers subit une pression intense depuis près d'un siècle. De plus, des colonies de microbes accélèrent constamment le processus de dégradation des restes.

Dave Gallo ajoute que même si il y a peu de vie animale en de telles profondeurs, certains êtres sont entrés dans le navire pour en faire leur abri. Il s'agit d'un autre élément qui sera étudié pendant l'expédition.

Les scientifiques devaient prendre la mer dimanche, mais un message posté sur la page Facebook du groupe affirmait que les responsables avaient décidé de «conduire des tests finaux sur des pièces d'équipement à St-Jean plutôt que de les effectuer durant le voyage en mer».

Une porte-parole de l'expédition a confirmé tard dans la journée de dimanche que le navire doit maintenant partir de la capitale terre-neuvienne lundi à 20 h, heure locale.