Les traces fossiles de premières éponges, voire des premiers signes d'une vie animale sur Terre, auraient été découvertes dans le sud de l'Australie par une équipe américaine, selon une étude publiée mardi en ligne par la revue scientifique Nature Geoscience.

«Les scientifiques de Princeton pourraient avoir découvert les plus anciens fossiles de corps d'animaux, suggérant que des créatures primitives ressemblant à des éponges vivaient dans les récifs océaniques voici 650 millions d'années», relève l'Université américaine de Princeton dans un communiqué.

La découverte par le professeur Adam Maloof et Catherine Rose, tous deux de Princeton, et d'autres scientifiques, «fournit la première preuve directe que la vie animale existait avant - et a probablement survécu après - l'importante glaciation» (Snowball Earth ou Terre boule de neige) qui aurait eu lieu voici 650 millions d'années, ajoute l'université.

«Personne ne s'attendait à ce qu'on trouve des animaux ayant vécu avant la glaciation», souligne le Pr Maloof. Etant donné que «les animaux n'ont probablement pas évolué deux fois, nous sommes soudain confrontés à une question : comment certains cousins de ces animaux vivant dans les récifs ont-ils survécu?», s'interroge-t-il.

L'équipe américaine ne fait pas référence à la découverte au Gabon de fossiles, présentés en couverture de la revue Nature le 1er juillet, laissant supposer l'existence d'organismes pluricellulaires voici 2,1 milliards d'années, soit 1,5 milliard d'années plus tôt que scientifiquement prouvé jusque là, selon Abderrazak El Albani (Université de Poitiers/CNRS, France).

Les fossiles légèrement calcifiés découverts dans le Sud de l'Australie par le Pr Maloof et ses collègues mesurent également de quelques millimètres à quelques centimètres.

Ces structures de formes diverses (enclume, anneau, fer à cheval...) trouvées dans du calcaire, sous une couche de dépôts glaciaires datant de 635 millions d'années, feraient, selon l'équipe américaine, remonter de 90 millions d'années dans le passé les premières traces fossiles connues de gros organismes à corps mou.

Après avoir compris que «nous étions tombés sur une sorte d'organisme, nous avons décidé d'analyser les fossiles», précise le Pr Maloof.

La reconstruction de leur structure en 3D, à partir d'images de fines tranches de deux fossiles inclus dans la roche, a fait apparaître l'existence, à l'intérieur, de sortes de canaux d'un millimètre de diamètre interconnectés pouvant servir à filtrer l'eau pour en extraire la nourriture. D'où l'idée qu'il s'agirait de sortes d'éponges.