Une équipe internationale de chercheurs a identifié de nouvelles variations d'un gène liées à une plus grande vulnérabilité aux maladies infectieuses dont la tuberculose et le paludisme, selon leurs travaux publiés mercredi aux Etats-Unis. Un groupe de cinq différentes variations du gène CISH a été mis au jour, et une seule de ces mutations accroîtrait de 18% la sensibilité des individus à ces maladies comparativement à ceux n'en ayant aucune.

«Ceci est un effet substantiel pour une seule variation génétique», souligne le Dr Fredrik Vannberg, du Wellcome Trust Centre for Human Genetics, l'institut de recherche britannique à but non-lucratif, un des co-auteurs de cette étude parue dans le New England Journal of Medicine daté du 20 mai.

Le gène CISH est responsable de la production d'une protéine jouant un rôle dans la réponse immunitaire de l'organisme aux maladies infectieuses.

«Les résultats de ces travaux nous indiquent qu'il faut continuer à étudier le gène CISH de manière à mieux comprendre comment le système immunitaire répond à ces maladies et comment cela peut contribuer à accroître le risque de les contracter», explique le professeur Adrian Hill, également du Wellcome Trust Centre, dans un communiqué.

Ces chercheurs ont analysé des gènes de plus de 8000 personnes dans des cliniques au Malawi, au Kenya, au Vietnam, à Hong Kong et en Gambie pendant cinq ans.

Leurs recherches se sont concentrées sur des susceptibilités à la tuberculose, au paludisme et à d'autres infections graves du sang appelées bactériémies.

Pour le Dr Chiea Khor du Singapore Institute for Clinical Sciences (SICS), un des co-auteurs de l'étude, «cette recherche laisse penser que le gène CISH joue un rôle clé dans la régulation du système immunitaire» même si elle n'a pas permis d'en expliquer clairement la raison.

Il a exprimé l'espoir que les résultats de ces travaux «vont encourager des recherches cliniques pour mieux comprendre les mécanismes immunologiques de manière à développer des thérapies et des vaccins plus efficaces».

Les maladies infectieuses restent une importante cause de mortalité dans le monde surtout dans les pays en développement et il y a un besoin urgent de nouveaux traitements pour combattre ces causes de décès évitables, relèvent les auteurs de l'étude.