Le génome de la truffe noire du Périgord a été séquencé, ce qui permettra de lutter contre la fraude grâce à un fichier d'empreintes génétiques certifiant l'origine géographique de ces champignons symbiotiques, ont annoncé des scientifiques dimanche.

La truffe (Tuber melanosporum) acquiert toutes ses qualités au contact des ramifications de racine de certains arbres, comme les chênes, rappelle dans un communiqué l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), dont des chercheurs ont participé à l'étude publiée dans la revue scientifique Nature.

L'étude des gènes exprimés lors de la formation de la truffe noire du Périgord a mis en évidence les processus contribuant aux arômes du «diamant noir», dont le prix peut atteindre 850 euros le kg sur les marchés du sud-ouest de la France.

La fraude la plus courante consiste à vendre de la truffe brumale, à l'arôme moins intense, ou de la truffe de Chine, en les faisant passer pour de la truffe noire.

Le génome de la truffe noire, le premier d'un champignon comestible à être décrypté, est composé de 125 millions de paires de bases et contient environ  7.500 gènes codant pour des protéines, dont 6 000 similaires aux gènes d'autres champignons.

Les quelque 1 500 gènes qui lui propres jouent un rôle essentiel dans la formation de la truffe ainsi que dans la symbiose avec la plante hôte, avec laquelle elle entretient des échanges au niveau moléculaire.

Le séquençage a permis, comme pour d'autres espèces végétales et animales, d'identifier des marqueurs génétiques répartis sur tout le génome. Une dizaine de ces marqueurs est actuellement utilisée pour constituer un fichier d'empreintes génétiques d'une cinquantaine de populations de Tuber melanosporum provenant d'Italie, d'Espagne et de France.

«Ce fichier d'empreintes génétiques facilite le typage des origines géographiques des truffes récoltées et permettra la mise en place d'outils de certification de ces produits et la détection d'éventuelles fraudes», rapporte l'INRA.