La Nasa, l'agence spatiale américaine, a annoncé jeudi préparer pour le mois de juin une mission destinée à trouver sur la Lune des pistes d'alunissage, et de l'eau, qui pourraient permettre à terme aux humains de travailler sur l'astre, voire d'y vivre.

La Nasa prévoit de faire décoller le 17 juin prochain de Cap Canaveral (Floride) une fusée Atlas V avec à son bord deux engins d'explorations: l'un pour trouver l'eau, l'autre les pistes d'alunissage.

La mission vise à «collecter des informations pour aller en toute sécurité sur la Lune et l'explorer», a expliqué Mike Wargo, un scientifique en chef de la Nasa chargé de la Lune.

Les explorations se concentreront sur les pôles de l'astre, encore méconnus, et tâcheront de confirmer des informations faisant état de présence d'hydrogène et de glace à ces endroits. Ces éléments n'ont pas été trouvés dans les régions équatoriales explorées par les hommes au siècle dernier.

Les cratères des régions polaires, qui ne sont pas exposées à la lumière du soleil, pourraient par exemple abriter des réserves d'eau glacée d'une température de moins 200 degrés Celsius.

Selon le directeur du projet, Dan Andrews, une telle découverte serait cruciale pour de futures missions habitées: elle permettrait de fournir de l'oxygène aux astronautes et serait utile aux véhicules.

Un premier engin, l'Orbiteur de reconnaissance lunaire, équipé d'instruments de mesure de la température, de la topographie, de radioactivité et d'hydrogène, fouillera les régions polaires et fournira des cartes en 3D et des données sur une centaine de sites qui pourraient être utilisés plus tard pour des alunissages.

Un autre module spatial, le Satellite d'observation et de perception des cratères lunaires, est programmé pour s'écraser dans un cratère lunaire. L'impact qui en résultera, prévu au mois d'octobre, projettera des débris dans l'atmosphère lunaire à près de 9,6 km d'altitude, permettant aux observateurs de découvrir une éventuelle présence de glace.

Ce choc, qui ne devrait durer qu'une poignée de minutes, devrait être visible depuis la terre via un télescope.

Ce projet poursuit le travail effectué par la sonde Lunar Prospector, qui avait détecté de l'hydrogène sur la lune, sans parvenir à trouver de l'eau.

L'administration du président américain Barack Obama a annoncé début mai sa décision de faire procéder à un réexamen indépendant du programme Constellation de la Nasa qui prévoit un retour des Américains sur la Lune, et des missions habitées vers Mars.