Une enzyme aidant à éliminer l'alcool dans l'organisme limite également les dégâts subis par les tissus du coeur lors d'une attaque cardiaque, selon des recherches conduites sur des rats et publiées jeudi.

Cette découverte ouvre potentiellement la voie à de nouveaux traitements pour protéger le muscle cardiaque chez des personnes ressentant des douleurs dans la poitrine, qui signalent souvent la survenue imminente d'un infarctus, ou durant des pontages coronariens, quand le coeur est insuffisamment irrigué par le sang, jugent les auteurs de l'étude parue dans la revue Science datée du 12 septembre.

«Nous avons trouvé une voie totalement nouvelle pour diminuer les dégâts provoqués par les radicaux-libres, comme ceux qui se produisent au moment d'une crise cardiaque», explique Daria Mochly-Rosen, professeur de chimie et de biologie à la faculté de médecine de l'Université Stanford (Californie), principal auteur de cette recherche.

Avant cette étude, la médecine savait que le coeur pouvait être conditionné pour résister aux dommages tissulaires résultant d'une attaque cardiaque. C'est ainsi que les personnes consommant modérément de l'alcool subissent moins de détériorations cardiaques lors d'un infarctus que les non-buveurs. Mais les médecins ne savaient pas pourquoi.

Pour comprendre ce phénomène, ces chercheurs ont testé les effets de l'alcool sur des rats programmés pour avoir une crise cardiaque et ont déterminé quelles enzymes étaient alors activées.

Ils ont fait la même expérience sur d'autres rats qui n'avaient pas été traités avec de l'alcool.

Les auteurs de l'étude ont constaté que chez les animaux ayant pris de l'alcool, la production d'une enzyme, appelée ALDH2, a augmenté de 20%, entraînant une réduction de 27% des dommages du muscle cardiaque.