Certaines protéines se retrouvent en plus grandes quantités dans le cerveau de personnes dépressives qui se sont suicidées que dans le cerveau de personnes décédées subitement de crises cardiaques ou d'autres causes, ont affirmé des chercheurs, mercredi. Ces protéines modifiant directement l'ADN sont «plus fortement exprimées» chez les personnes qui se sont enlevé la vie, d'après les chercheurs.

Selon Michael Poulter, de l'Université Western Ontario, à London, codirecteur de l'étude avec Hymie Anisman, de l'Université Carleton à Ottawa, cela pourrait contribuer à expliquer une cause sous-jacente des dépressions graves et des suicides.

Il n'y a pas si longtemps, lorsqu'une personne était dépressive, on lui conseillait d'«en revenir», de «passer par-dessus», a rappelé M. Poulter.

Les données recueillies grâce à cette étude fournissent un indice supplémentaire que la dépression n'est pas quelque chose qu'on peut combattre par un simple effort de volonté, qu'elle résulte d'un déséquilibre neurochimique, a-t-il dit. La cause de ce déséquilibre reste incomprise, mais ces données fournissent peut-être une partie de l'explication.

L'étude, qui a été publiée dans la revue Biological Psychiatry, a été réalisée à partir d'analyses des cerveaux, provenant de Hongrie, d'une vingtaine de personnes s'étant suicidées, et d'une vingtaine d'autres d'un groupe de contrôle de personnes décédées autrement. Les chercheurs ont identifié la séquence de 5000 à 6000 éléments d'ADN.