Les hommes qui souffrent d'apnée du sommeil sont moins susceptibles de respecter leur traitement si leur conjointe fait chambre à part, selon une nouvelle étude américaine.

Ce trouble est à l'origine d'une bonne partie des cas de ronflement. Pour cette raison, les femmes préfèrent souvent dormir dans un autre lit, voire dans une autre chambre - ou y envoyer leur conjoint.

Mais contrairement au ronflement simple, l'apnée du sommeil a des conséquences pour la santé de l'homme aussi. Ceux qui en souffrent risquent à long terme l'accident vasculaire cérébral, l'arythmie cardiaque et l'hypertension artérielle ou pulmonaire. À court terme, ils sont constamment fatigués.

La maladie touche 2% des femmes et 4% des hommes. Les voies respiratoires sont régulièrement obstruées durant le sommeil, ce qui oblige le cerveau à sortir de sa torpeur pour rétablir l'ordre, sans que le dormeur en ait conscience. Une étude américaine a montré que 40% des ronfleurs atteints d'apnée étaient dépressifs ou alcooliques, une autre que le mariage accroissait leur dépression, peut-être à cause de l'intolérance au ronflement.

«Il est très important que ces hommes utilisent un respirateur qui normalise leurs aspirations et expirations», explique l'auteure de l'étude publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine, Rosalind Cartwright de l'Université Rush à Chicago. «Mais si leur conjointe ne dort plus avec eux, ils sont plus susceptibles de se décourager, malgré les avantages énormes du traitement. S'ils font bien ça, ils ont beaucoup plus d'énergie le matin venu. Ça améliore leur vie conjugale, leur vie sociale, leurs relations avec leurs enfants ou petits-enfants.»

Le problème, c'est que le sommeil des femmes est fragilisé par des mois, voire des années de ronflement. «Elles ont le sommeil léger, un rien les réveille, dit la psychologue Rosalind Cartwright. Elles s'attendent à se faire réveiller. Ou alors, elles vérifient sans cesse si leur mari est toujours en vie. D'ailleurs, certaines ont de la difficulté à s'habituer à la machine parce que l'absence de ronflement leur fait craindre le pire.»

Quelle est la solution? «Il faut simplement que la conjointe persévère. Nous allons maintenant faire une étude à plus long terme, avec davantage de sujets, pour voir quels sont les facteurs qui compliquent le partage du lit conjugal.» L'étude de Mme Cartwright ne comportait que 10 cobayes.