Une équipe de recherche de l'Université de Montréal et leurs collègues européens dévoilent la clé génétique de la stérilité féminine. Le mystérieux gène Lrh 1 serait le principal responsable de la régulation de l'ovulation.

On connaissait son importance pour la reproduction sans parvenir à l'expliquer. Il s'avère incontournable tant pour l'ovulation que pour le bon développement folliculaire. Sans lui, pas de reproduction possible!

«Le gène Lrh 1 semble être un smoking gun, le principal responsable génétique du manque d'ovulation», avance Bruce Murphy, directeur du Centre de recherche en reproduction animale de la faculté de médecine vétérinaire et professeur d'obstétrique et de gynécologie de la faculté de médecine.

Mis à jour par des chercheurs français de l'Université strasbourgeoise Louis Pasteur, le gène Lrh 1 aurait un rôle modulateur au sein de la centaine de gènes impliqués. Pour le démontrer, les chercheurs ont eu recours à des souris transgéniques dont le gène était bloqué pour élucider sa fonction. En l'absence de l'expression de ce gène, les souris s'avéraient incapables d'ovuler et donc d'avoir de portée. Les résultats de l'étude sont détaillés dans la récente édition de la revue Genes & Development.

Un bon développement folliculaire – les petites poches qui contiennent les ovocytes ou gamètes femelles - et une ovulation sont nécessaires à la fertilité. «Le gène Lrh 1 agit sur ces deux cibles», explique le Dr Murphy. De nombreuses voies de régulation dépendent du bon fonctionnement de ce gène Son manque d'expression interfère, par exemple, avec la synthèse de la progestérone, l'une des hormones qui soutient l'ovulation. En l'absence de ce gène, les femmes deviennent stériles.

Si le rôle du gène Lrh 1 est aujourd'hui compris, «on ne connaît pas encore de drogue capable d'activer ou bloquer le récepteur du gène à la demande», relève le chercheur. La découverte du rôle prédominent du gène Lrh 1 pourrait cependant aider les couples stériles mais aussi de concevoir de meilleurs contraceptifs.

Il y aurait près de 300 000 couples canadiens stériles. La stérilité féminine, généralement minoritaire, est causée souvent par un manque d'ovulation. Les troubles ovulatoires représenteraient 35% des causes de stérilité chez la femme.