Un projet de recherche européen de quatre ans autour de l'anévrisme de l'aorte vient d'être lancé pour essayer de trouver les moyens de ralentir ou bloquer le processus avant le stade chirurgical, a annoncé jeudi un organisme de recherche français.

L'anévrisme se caractérise par une dilatation localisée d'une artère -aorte abdominale, aorte thoracique ou artères cérébrales- ou par la perte de parallélisme des parois artérielles. Si l'on ne fait rien, cette dégradation de la paroi mène à la rupture artérielle et au décès dans 80% des cas.

Aujourd'hui, on connaît peu les facteurs de risque spécifiques, souligne l'Institut national de la santé et de la recherche médicale dans un communiqué.

Parmi les objectifs du projet européen : regrouper les bases de données cliniques et biologiques existantes en Europe pour rechercher les facteurs de risque génétiques; développer de nouvelles approches de génétique de susceptibilité; développer de nouvelles approches physiopathologiques de la dilatation artérielle; cibler de nouvelles molécules pour la détection, l'évolution et le suivi thérapeutique; cibler de nouvelles molécules avec des approches thérapeutiques précliniques et développer des essais cliniques chez l'homme.

Les premiers résultats sont attendus fin 2009.

En développant de nouvelles applications diagnostiques et thérapeutiques, les chercheurs espèrent «pouvoir ralentir ou bloquer le processus d'anévrisme aortique avant le stade chirurgical», souligne l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale, chargé de la coordination projet.

Une meilleure connaissance de cette pathologie dégénérative des tissus devrait en outre bénéficier à d'autres pathologies telles que les anévrismes cérébraux, note l'Institut.

D'ici 20 ans, presque 20% des Européens auront plus de 65 ans et on estime, selon l'Inserm, que plus de 1% de la population européenne sera victime d'un anévrisme aortique.

Le consortium regroupe des partenaires issus de 10 pays de l'UE, une équipe de recherche turque et trois partenaires industriels. En France trois unités de recherche de l'Inserm et une du CNRS sont parties prenantes au projet.