Les particules de glace incluses dans les nuages au-dessus de Mars jouent «un rôle fondamental» dans la stabilité et la composition de l'atmosphère de la planète rouge, notamment en ce qui concerne l'ozone, indique une étude à paraître jeudi dans la revue Nature.

Il est connu que, sur Terre, les interactions entre des éléments chimiques gazeux et les cristaux de glace de certains nuages jouent un rôle fondamental dans la perte de l'ozone stratosphérique.

Des nuages de glace étant observés fréquemment dans l'atmosphère de Mars, les chercheurs, sous la direction de Franck Lefèvre (CNRS), ont cherché à déterminer s'il en était de même sur cette planète.

Une simulation a d'abord permis de montrer que, en se limitant à la chimie classique, les résultats des simulations ne pouvaient pas expliquer les concentrations d'ozone mesurées récemment dans l'atmosphère de Mars par le spectromètre Spicam à bord de la sonde Mars Express de l'Agence spatiale européenne (ESA).

En revanche, en tenant compte des processus chimiques qui se développent à la surface des cirrus terrestres ainsi que de la répartition des nuages observée sur Mars, les scientifiques ont «montré que l'on parvient à un accord sans précédent entre la couche d'ozone martienne simulée par le modèle et celle récemment observée» par Spicam, indique le CNRS dans un communiqué.

Ils ont «obtenu un accord quantitatif jusqu'à présent inégalé entre la théorie et les observations, et cela à toutes les latitudes et à toutes les saisons de la planète Mars», ajoute le communiqué.

«Ce résultat, soulignent les chercheurs dans Nature, montre que les nuages chargés de glace d'eau jouent un rôle important dans la composition et l'évolution de l'atmosphère de Mars».

«Étant donné que les mêmes processus chimiques se produiraient dans les cirrus au-dessus de la Terre, cela jette un jour nouveau sur le rôle de Mars comme laboratoire naturel pour accéder à une meilleure compréhension de la chimie de notre propre atmosphère», concluent-ils.