L'Homme, et non le climat, serait à l'origine de l'extinction des kangourous géants et autres marsupiaux qui peuplaient la Tasmanie (sud de l'Australie) à la préhistoire, selon les conclusions d'une nouvelle étude scientifique sur le sujet.

«Jusqu'à présent, on pensait que la mégafaune de Tasmanie s'était éteinte avant que l'Homme n'arrive sur l'île», a déclaré mardi à l'AFP le professeur Richard Roberts, qui a participé à cette étude australo-britannique publiée cette semaine dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

La cause de l'extinction des kangourous géants et autres marsupiaux reste controversée, certains scientifiques pensant qu'ils ont disparu à la suite d'une période de glaciation.

Les auteurs de cette nouvelle étude ont avancé l'hypothèse du facteur humain d'après l'étude d'un crâne du marsupial géant découvert dans un grotte de Tasmanie en 2000.

Le crâne est vieux de 41 000 ans, soit 2000 ans après l'arrivée des premiers hommes dans cette région.

Selon M. Roberts, les kangourous géants (120 kg), les wombats et les lions marsupiaux ont été chassés par l'Homme. «Le climat était très stable dans cette partie de l'Australie et pourtant la mégafaune a disparu (...). L'Homme y est donc pour quelque chose, d'une façon ou d'une autre», a-t-il estimé.

Et, selon lui, leur chasse n'était pas forcément intensive mais cette espèce de kangourous avait un faible taux de reproduction. «Beaucoup de gens ont toujours l'idée de chasseurs armés de hache, de lances assoiffés de sang et faisant un carnage», explique-t-il.

«En réalité c'était juste un bébé kangourou que l'on faisait cuire dans la marmite pour Noël. Mais, cela suffit pour provoquer disparition d'une espèce qui met du temps à se reproduire», dit-il.