Les traitements contre le virus du sida sont mieux suivis s'ils sont fournis au niveau local plutôt qu'au niveau national et ont dans les deux cas la même efficacité médicale, selon des recherches menées au Cameroun par l'Agence française de recherches (ANRS).

Le programme de recherches, rendu public mercredi à Mexico, a été mené en 2006-2007 à la demande du gouvernement camerounais.

Il y a cinq ans environ, le gouvernement a mis en place une organisation des soins décentralisée, avec une soixantaine d'Unités de prise en charge créées en province, dépendantes de centres de traitements dans les chefs lieux. En outre, depuis l'an dernier les antirétroviraux sont devenus gratuits.

«Environ 50 000 patients camerounais bénéficiaient en avril 2008 d'un traitement par antirétroviraux, soit 55% des patients qui en ont besoin», a indiqué le Pr Sinata Koulla-Shiro, vice-présidente du Comité national de lutte contre le sida. En 2001, ils n'étaient que 600, et 28.000 en 2006.

Deux études, menées sur 3.151 patients et 300 personnels soignants, font apparaître que le gain en CD4 -les lymphocytes ou globules blancs marqueurs de l'immunité- obtenu chez les patients soignés depuis au moins six mois est identique qu'ils le soient au niveau central ou dans les districts.

Même si, loin des grandes villes, les difficultés d'approvisionnement en médicaments et en réactifs pour les examens biologiques entraînent parfois des ruptures de traitement, ceux-ci sont mieux suivis (61% contre 44% mesurés sur les quatre dernières semaines) dans les services de district que dans les services centraux.

Le point noir: le manque de personnel qualifié dans les centres locaux et le manque de motivation en raison des salaires bas et des conditions difficiles de travail.

Le programme de recherches, qui n'est pas achevé, doit notamment étudier aussi l'évolution comparée des charges virales (quantité de virus) chez les patients suivis dans les institutions décentralisées et chez ceux suivis en ville.