Des chercheurs canadiens ont découvert une anomalie génétique chez les gens présentant un risque de développer un cancer plus élevé que la normale, ce qui pourrait mener à la mise au point d'une analyse de sang permettant la détection précoce de leurs tumeurs, alors que le traitement de la maladie est plus facile.

La découverte, ayant impliqué des familles aux prises avec le rare syndrome de Li-Fraumeni, pourrait également permettre d'établir de quelle façon les différents types de cancer se développent au sein de la population en général.

Dans le cadre d'une étude menée par le Dr David Malkin, de l'Hôpital pour enfants malades de Toronto, les chercheurs ont déterminé que les individus affectés par le syndrome de Li-Fraumeni présentaient un acide désoxyribonucléique (ADN) plus varié que ceux qui ne sont pas aux prises avec ce syndrome génétique prédisposant au cancer.

Le syndrome de Li-Fraumeni augmente les chances de développer certains types de cancer durant l'enfance ou au début de l'âge adulte, parmi lesquels le cancer des tissus mous et le cancer des os, les tumeurs cérébrales et le cancer du sein.

Dans le monde entier, quelque 2000 familles sont officiellement aux prises avec la maladie, mais le Dr Malkin a indiqué que les médecins croyaient ce chiffre inférieur à la réalité.

La plupart des gens atteint du syndrome de Li-Fraumeni présentent une mutation de leur gène P53, qui contribue normalement à la stabilité de l'ADN.

Les résultats de l'étude des chercheurs canadiens ont été publiés lundi dans les pages de Proceedings of National Academy of Sciences.

Le Dr Malkin a indiqué que l'objectif visé était maintenant de mettre au point un test permettant de prédire dans quel organe et à quel âge un cancer est susceptible de se développer.

Heather Campbell, responsable de la politique de contrôle du cancer à la Société canadienne du cancer, a indiqué que l'étude de petites tranches de la population comme celle aux prises avec le syndrome de Li-Fraumeni rendait plus facile la détection de différences génétiques pouvant accroître les risques de cancer, cela permettant aux scientifiques de savoir ce qu'ils doivent chercher parmi la population en général.