Des injections de vitamine C à hautes doses réduisent la taille et la croissance de tumeurs cancéreuses de 50% en moyenne chez des souris de laboratoire, selon des travaux publiés lundi aux Etats-Unis.

Les effets anti-cancéreux de la vitamine C ou acide ascorbique ont été attribués à la formation d'eau oxygénée (peroxyde d'hydrogène) dans le fluide entourant les tumeurs, expliquent les chercheurs des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) co-auteurs de cette étude.

La vitamine C n'a pas affecté les cellules saines.

Ces souris modèles avaient été respectivement induites de cancers du cerveau, des ovaires et du pancréas d'évolution rapide similaires à ceux touchant les humains.

Des mécanismes biologiques naturels contrôlent et régulent précisément les doses de vitamine C absorbées par le corps par voie orale ce qui limite leurs effets anticancéreux observés à doses élevées, expliquent les scientifiques dont les travaux paraissent dans les annales de l'académie nationale américaine des sciences (PNAS) datés du 4 août.

«Quand on consomme quotidiennement des aliments contenant plus de 200 milligrammes de vitamine C comme par exemple deux oranges et une portion de brocoli, des mécanismes biologiques empêchent les vaisseaux sanguins d'en absorber davantage», précise le Dr Mark Levine, le principal auteur de cette étude.

Pour passer outre ces contrôles naturels, les chercheurs du NIH ont injecté de la vitamine C dans les veines ou les cavités abdominales des souris modèles atteintes de cancers.

Ils ont pu ainsi acheminer des doses élevées de vitamine C allant jusqu'à l'équivalent de quatre grammes par kilo quotidiennement.

«De telles doses élevées devraient avoir les effets de traitements anti-cancer efficaces», espère le Dr Levine.

La vitamine C joue un rôle biochimique essentiel pour la santé et une carence prolongée provoque le scorbut et finit par être fatale.

Cette vitamine paraît aussi avoir des propriétés anti-oxydantes protégeant les cellules contre les effets néfastes des radicaux-libres.

Les auteurs de cette recherche ont au contraire testé l'idée selon laquelle des injections de vitamine C à hautes doses pourraient avoir un effet pro-oxydant générant des radicaux libres et la formation de peroxyde d'hydrogène qui pourrait détruire les cellules cancéreuses.

Leur expérience conduite sur 43 cancers et 5 lignées de cellules normales chez des souris a montré que les hautes concentrations de vitamine C avaient des effets anticancéreux dans 75% des cellules cancéreuses tout en laissant intactes les tissus sains.

Les auteurs de ces travaux ont également démontré dans leur étude que ces hautes doses de vitamine C pouvaient aussi être injectées à des humains.