Le traitement standard du sida, tel qu'il est pratiqué dans le secteur public de la santé en Afrique du sud, est aussi efficace que le traitement sur mesure utilisé en Suisse, pourvu que les malades soient traités suffisamment tôt, selon une étude.

Des chercheurs de l'Université de Berne et de l'Université du Cap, dont les travaux sont publiés mardi dans la revue spécialisée en ligne PLoS Medicine, ont analysé des données rassemblées depuis 2001 sur plus de 2000 patients bénéficiant de programmes de traitement publics au Cap et plus de 1000 traités en Suisse.

Un quart des patients sud-africains, soignés d'une infection au VIH avec une parmi quatre trithérapies, ont dû se reporter à un traitement dit de deuxième ligne au cours de l'étude, suite à une résistance au traitement initial, dit de première ligne.

En Suisse, où les malades avaient droit à des traitements individualisés choisis entre 36 programmes différents de trithérapie, la moitié ont dû au cours de l'étude passer à un autre traitement.

Dans ces deux pays, le niveau viral dans le sang a été considérablement réduit en l'espace d'une année chez presque tous les patients, et le rebond viral (une remontée des niveaux du virus après une période d'effectivité du traitement) est intervenu en l'espace de deux ans chez un quart des patients.

Davantage de patients sont morts en Afrique du sud qu'en Suisse, spécialement pendant les trois premiers mois de thérapie. Cette différence, selon les chercheurs, reflète probablement le fait que les patients sud-africains étaient à un stade plus avancé de la maladie que les patients suisses quand ils ont commencé à être traités.

Selon les chercheurs, de telle indications renforcent la nécessité d'une poursuite de l'approche de santé publique et laisse imaginer qu'une approche plus standardisée dans les pays développés ne devrait pas compromettre l'efficacité du traitement. Et dans tous les cas, il est clair que les patients ont tout à gagner à être traités plus tôt dans les pays à faible revenu.