En juin dernier, on a cru un moment que la Chine ouvrirait exceptionnellement ses portes aux porteurs du VIH à l'occasion des Jeux olympiques. Mais il y a quelques jours, elle a annoncé le maintien de l'interdit.

Les porteurs du VIH sont inscrits dans la même liste d'interdiction de séjour que les personnes atteintes d'une maladie sexuellement transmissible, les malades mentaux, les lépreux et les tuberculeux.

Voilà un exemple parmi bien d'autres de préjugés encore solides à l'endroit des porteurs du virus du sida dans le monde.

«On fait des gains à un endroit et on recule ailleurs», dit le Dr Réjean Thomas.

L'exemple le plus frappant: les États-Unis. Il y a quelques jours à peine, le Sénat a approuvé un projet de loi mettant fin à l'interdiction de délivrer des visas aux touristes, étudiants et autres voyageurs séropositifs désirant fouler le sol américain. Pas besoin de chercher bien loin pourquoi les États-Unis n'ont pas accueilli la Conférence mondiale sur le sida depuis celle de San Francisco en 1990...

«En raison de leur état de santé, plusieurs de nos patients à la clinique L'Actuel ne voyagent pas aux États-Unis. Ou encore, ils laissent leurs médicaments à la maison, ce qui pose un grave risque de mutation du virus», dit le Dr Thomas.

Il y a quelques jours, à Paris, le président de l'association Élus locaux contre le sida, Jean-Luc Romero, a dénoncé les entraves à la liberté de circulation des personnes atteintes. Son organisme affirme que près de la moitié des pays membres de l'ONU imposent des restrictions partielles ou totales aux voyageurs séropositifs.