Selon un reportage de Radio-Canada, appuyé par les propos du député de Bloc québécois Serge Ménard, le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, aurait offert à M. Ménard, en 1993, une contribution  en argent comptant de 10 000$ pour sa campagne élecotrale. Une telle contribution aurait été illégale. Dans un communiqué émis hier soir, le maire a nié ces allégations.

Que pensez-vous de cette affaire? Le maire Vaillancourt devrait-il se retirer le temps qu'une enquête tire tout cela au clair? Qui est plus crédible à vos yeux, M. Vaillancourt ou M. Ménard.

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VOS COMMENTAIRES

Des complices tacites

Yves Boisvert décrit très bien la situation, tellement bien que les lecteurs en ressortent encore plus frustrés. Le système semble soigneusement mis en place pour protéger les coupables. Dès que l'on comprend un problème, il me semble que l'on doive rapidement passer en mode défense pour empêcher une récidive. Or, les partis de l'opposition, tels des complices tacites, restent muets comme une carpe. Pourquoi ne pas rendre le fait de présenter une enveloppe, ou tout autre avantage, comme un acte criminel? Secundo, pourquoi, ne pas enlever immédiatement la prescription pour de tels actes? Serait-ce pour mieux protéger tous les politiciens?

Robert Vallée, Brossard

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Qui ne dit mot consent...

M. Ménard, quelle fut ma surprise d'entendre vos affirmations hier, par lesquelles vous confirmiez que le maire Vaillancourt de Laval avait tenté de vous soudoyer, en vous offrant une enveloppe contenant de l'argent comptant. Vous affirmez qu'étant un homme intègre, vous avez immédiatement refusé de prendre cette enveloppe. J'ose croire que vous ne pensez tout de même pas que les électeurs, et surtout les contribuables, vont vous applaudir pour ce geste «honnête». Vous, qui êtes avocat de formation, et qui avez été ministre de la Justice du Québec, n'avez même pas pensé de dénoncer ce geste aux autorités policières! C'est tout à fait indigne d'une personne qui se dit honnête et sans reproches. Qui ne dit mot consent... Ce faisant, vous êtes complice de ces gens qui magouillent et qui abusent de leurs pouvoirs pour, dans certains cas, s'enrichir sur le dos des contribuables. Encore une fois, cela démontre que le journaliste anglophone, qui avait osé publier un article prétendant que le Québec était corrompu, avait tout à fait raison. En terminant, je vous informe que vous n'avez plus ma confiance et je demande votre démission en tant que député fédéral. Si, en tant qu'homme de loi, vous n'êtes même capable de faire respecter les lois qui nous gouvernent, vous ne méritez pas le poste que vous occupez.

Richard Gougeon, Laval

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Que les citoyens se lèvent

Lorsqu'on est témoin, pendant des années, de l'arrogance d'un homme envers tous ceux qui sont appelés à lui poser des questions sur sa gestion, on peut penser que cet homme agressif ne soit pas aux commandes de sa municipalité pour aider ses concitoyens. Donc, si l'on ne fait pas de politique pour les autres, on le fait pour soi. Faire de la politique pour soi veut nécessairement dire qu'on le fait pour le pouvoir et, pour ce genre d'individu, le pouvoir équivaut à amasser des sommes d'argent. À ce niveau, on ne peut amasser de l'argent que par le biais de détournement de fonds ou par l'acceptation de pots de vin. Depuis le temps que l'on sait ce qui se passe dans les couloirs de la politique, le temps est venu pour les citoyens de se lever. Le plus fâchant de cette situation, c'est de constater le genre d'individus qui abusent de nous.

Serge Larocque

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Nous sommes prêts


Je pense, comme la plupart des Québécois, qu'il est grand temps d'avoir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction et sur le financement des partis politiques. Le faible taux de participation aux élections représente le manque de confiance des gens envers les partis politiques et ils ont bien raison. Crever l'abcès permettrait sûrement, après une longue guérison, de réconcilier une partie de l'électorat au monde politique. Il est grand temps de faire le ménage. M. Charest devrait déclencher cette commission. Je ne crois cependant pas qu'il le fasse. Les doutes qui subsistent sur le financement des partis politiques sont graves, très graves. Ils font mal, très mal. Mais probablement jamais autant que la vérité ! La commission d'enquête est nécessaire. Elle est complémentaire à l'enquête policière. Elle permettra, par exemple, de révéler le nom de certaines personnes que l'enquête policière ne pourra faire, faute de preuve. Voilà pourquoi les deux sont nécessaires, M. Charest. Aller M. Charest, nous sommes prêts. Pas vous?

Francois Sackhouse, Montréal

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Le bras dans le tordeur

Des entrepreneurs véreux utilisent un stratagème vieux comme le monde pour corrompre nos institutions. Ils infiltrent d'abord les gouvernements locaux, les gestionnaires, les conseillers et les maires. Dès qu'un fonctionnaire ou qu'un élu accepte le moindre cadeau d'importance, il est piégé et ne peut rien refuser à ses donateurs. Le stratagème peut alors s'étendre aux élus provinciaux, fédéraux, voire aux ministres. Il en résulte un retour d'ascenseur, sous forme de contrats, de favoritisme, de pressions indues, de nominations partisanes. Un système insidieux qui ouvre la porte à l'infiltration de nos institutions, au contournement de la Loi sur le financement des partis politiques et, à la limite, aux fraudes électorales. Un système difficile à éradiquer s'il est bien enraciné. Outre Serge Ménard et Vincent Auclair, combien d'autres maires, députés ou ministres se sont-ils vu offrir des enveloppes illicites ou des cadeaux se rapprochant du pot-de-vin? Un cas isolé ou un système structuré? Le stratagème tend à démontrer qu'on tend à corrompre les politiciens en début de carrière pour mieux les contrôler par la suite. Ce stratagème a-t-il cours dans d'autres municipalités, au provincial, au fédéral? Le cas n'est pas unique, rappelons-nous cet ex-ministre libéral avouant au juge Gomery qu'il se baladait avec 120,000 $ dans un sac! Dans le cas présent, les révélations sont troublantes. D'autant plus le maire de Laval siège sur le conseil d'administration de l'Union des municipalités du Québec avec les maires Gascon, Robitaille, Lévesque et Tremblay, qui sont l'objet d'une enquête présentement. Dans les circonstances, le ministre Lessard n'a d'autre choix que d'exiger leur retrait temporaire de la vie publique, jusqu'à la fin des enquêtes. Et n'excluons pas une enquête publique!

Michel Lemay

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Réveillez-vous

Est-ce normal que la proposition de Martin Drapeau, concernant la commission d'enquête sur la construction, et que les Québécois réclament, ne fût pas débattue au conseil général du PLQ. Pourquoi aucun militant libéral n'a secondé la proposition? Ont-ils peurs de leur chef? Est-ce normal que les Lavallois donnent plein de pouvoir à Monsieur Vaillancourt depuis plus de vingt ans, et qu'il n'y ait aucun siège pour les partis de l'opposition au conseil municipal de la troisième plus grande ville? Faut-il être surpris de la corruption du maire? Réveillez-vous, quand viendra le temps de voter.

Jeanne Frenette, Laval

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Un maximum de deux termes.

Si les allégations relatives aux actions du maire de Laval M.Vaillancourt s'avèrent exactes, elles ne font que confirmer qu'un règne trop long rend imprudent et stupide.  J'espère que M. Charest comprendra bien ce message, car il souffre du même symptôme que M. Vaillancourt.  Tous les deux devraient se retirer le plus rapidement de la politique. Demain serait une bonne date.

Jean Chenay, Sherbrooke

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Nous n'avons rien à envier

Serge Ménard ayant été ministre de la Sécurité publique, comment se fait-il qu'il ait attendu autant d'années pour parler? Il aurait été en mesure d'en parler au chef du Parti Québécois, au premier ministre, au DGE. Lorsque le bateau coule, les rats le quittent. Nous n'avons plus rien à envier aux pays corrompus; nous avons dépassé le maître.

François Lemay, Laval

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