Dans cette période trouble faisant suite à l'annonce de l'augmentation des droits de scolarité, des étudiants remettent en question le gouvernement actuel, alors que d'autres dénoncent les moyens utilisées par les associations, telle que la grève, et, finalement, certains étudiants vont même jusqu'à douter de la légitimité des assemblées générales et réclamer plus de démocratie.

Or, chers étudiants dissidents, je me pose une question : où êtes-vous? Je vous lis sur les médias sociaux, je vous entends dans les corridors de l'école et dans les bars, mais je ne vous vois pas là où vous devriez être : dans les assemblées générales lors des votes de grève.

Les associations étudiantes font souvent face à la difficulté de réunir le quorum même si les seuils sont pourtant bas. Dois-je en comprendre que les étudiants ont mieux à faire que de participer à la démocratie? Pourtant, individuellement, chacun a une opinion sur ce qui se passe dans l'actualité et, peu importe ses allégeances, chacun veut faire respecter ses droits. Mais il semble que nous ayons oublié l'importance de la force du nombre. Nos parents ont-ils oublié de nous enseigner la solidarité, la nécessité de nous rassembler et l'importance de nous soutenir pour arriver à un but commun? Un jour, nous serons sur le marché de l'emploi, à la tête des institutions et tracerons l'avenir pour les générations futures. Mais que se passera-t-il si les assemblées sont vides et si le taux de participation aux élections générales continu de dégringoler? Rien. Sinon que la population continuera de décrier le déficit démocratique d'un système où ce sont toujours « les autres » qui décident.

Je m'inquiète vraiment du manque d'implication citoyenne et du manque d'implication des étudiants. Notre démocratie s'affaiblit et, ce malgré une jeunesse éduquée. À quoi ressemblera notre société dans 10, 15 ou 20 ans? La démocratie est acquise et le vote est un droit. Ne pas l'utiliser renvoie forcément au statu quo. Mon constat est donc que, si vous décider de manière libre et éclairée de ne pas vous présenter à vos assemblées générales ou encore de ne pas voter aux élections, alors acceptez consciemment et en tout état de cause de vous rallier aux décisions qui seront prises en votre absence et à les assumer « solidairement ». Alors, de grâce, quelles que soient vos convictions, vous avez le droit et, surtout, le devoir de les faire valoir!