Le Parti Québécois traverse présentement une des graves crises de son histoire. Les militants sont inquiets, et les Québécois semblent dégoûtés par nos chicanes internes. Ce message s'adresse à l'aile parlementaire du PQ, et se veut un cri du coeur face à tous les tiraillements qui secouent le parti.

Il y a eu tout d'abord la crise avec le projet de loi 204 sur l'amphithéâtre à Québec, qui a amené le départ de Louise Beaudoin et Lisette Lapointe ainsi que celui de Pierre Curzi. Peu après, Jean-Martin Aussant quittait pour fonder un nouveau parti souverainiste, Option Nationale. Vint ensuite le départ de Benoît Charrette et l'expulsion du caucus de Daniel Ratthé, tous deux partis rejoindre la Coalition avenir Québec (CAQ). Finalement, le dernier en date, François Rebello, est lui aussi allé rejoindre M. François Legault.

Tout cela a contribué au départ de nombreux militants, présidents et membres des exécutifs régionaux et de l'exécutif national. Les médias ont énormément couvert les dissensions au sein du parti, dissensions qui sont surtout le fait de l'aile parlementaire. Le Parti québécois, et d'une certaine manière l'option souverainiste, est en péril en grande partie à cause de vos déchirements sur la place publique et de vos doutes sur la viabilité à long terme du parti, viabilité ayant un lien direct sur vos emplois de député à l'Assemblée nationale.

Si vous voulez quitter le parti, c'est votre choix. Que ce soit par peur de l'échec, par peur du défi que représente la reconquête du coeur des Québécois, par lassitude ou par simple opportunisme politique, le choix vous appartient, mais n'oubliez pas ceci: vous êtes élus par le peuple et grâce aux militants, qui font un travail colossal pour que vous conserviez vos sièges. Vous avez une responsabilité dont certains d'entre vous semblent parfois ne pas tenir compte. Ma demande aux députés est la suivante: si vous souhaitez quitter le Parti québécois, faites-le d'ici le congrès national du parti (du 27 au 29 janvier, à Montréal.) Lors de ce congrès, des choses seront décidées, plusieurs sujets seront soulevés, et ensuite, nous partirons tous ensemble à la guerre.

L'heure de la décision est arrivée: ou vous vous battez pour le Parti québécois, ou vous quittez vers d'autres cieux, mais de grâce, ne le faites pas après que nous ayons «lavé notre linge sale en famille». Sinon, vous serez tenus responsables d'une débâcle potentielle.

Et n'oubliez pas ceci non plus: même pour un parti ayant le vent dans les voiles comme la CAQ, les transfuges en politique ne sont pas toujours accueillis en héros par le peuple, et une coalition aussi hétéroclite que la CAQ pourrait trouver le moyen de s'écraser d'ici les prochaines élections.